La capacité à « décoller » de toute représentation, ce qui correspond à la Loi ou fonction symbolique, implique néanmoins un flux nourri de représentations.
Pour cela, pour que le flux puisse réellement se constituer, il est nécessaire que le socle soit solide ou que les racines soient bonnes.
Oui, pour que le foisonnement soit de bonne qualité il est impératif que la « Terre » soit bonne.
Ce qui veut dire que les premiers échanges entre la mère et l’enfant doivent être suffisamment bons et que par voie de conséquences le manque ne soit pas trop important.
Alors la vie psychique abondamment nourrie par ce bain relationnel de la mère et de l’enfant est à même de produire une vie de l’esprit riche en imaginatio (qui donne littéralement des images) et en phantasia, qui donne des idées ou des représentations.
Et c’est sur ce fond d’activité psychique que va pouvoir opérer véritablement la fonction symbolique, si tant est qu’elle puisse suffisamment se déployer.
Car si le manque initial est trop important il est probable que la loi de vie (Loi), que la fonction symbolique et donc le « travail » sur les représentations ne soit pas possible, car, en ce cas, la luxuriance des processus primaires alimenterait un imaginaire émancipé des processus secondaires et donc inapte à « courir » vers la Réalité, inapte à féconder le réel en Réalité.
Et un imaginaire incompétent à se frayer la voie vers la connaissance serait un imaginaire fasciné par la Totalité et la reconstitution, donc, de la fusion originelle. Et il suffit pour s’en convaincre de considérer la phénoménologie des psychoses délirantes aiguës.
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Écrits en rapport :
– Libido, gestion du manque et imaginaire de Jacques Lacan.
– A propos de l’image ou du symbole.
– A propos de la question de l’Imaginaire et du Symbolique.
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