Le sens du concept de « Dieu », par la métaphore incessante, est la lyse du fantasme fondamental de fusion (à l’environnement).
Plus on s’approche de la lyse et plus on se rapproche de la Réalité (plus on assure la transformation incessante de réel en Réalité).
C’est pourquoi on peut dire qu’envisager la réalité du Principe, c’est du même coup, appréhender le Principe de réalité.
La lyse du fantasme fondamental de fusion, revient à la capacité de « dessaisie » ou de grande séparation ou de meurtre du « monde » ou de métaphorisation.
Car là est le chemin, la progression vers le Principe (de réalité).
C’est un processus dont le sens est de « dematerialiser », de « dédensifier », de « dessaisie », d’abstraction, d’extraction, de « naissance ».
Parallèlement à ce procès (du psychisme humain) l’humanité élabore le concept d’un Dieu créateur du monde (Dieu des religions) mais se situant absolument hors le « monde » et dont le « monde » serait le reflet, l’image fragmentée ou la « mise en morceaux ».
C’est ainsi que le processus symbolique ou processus métaphorique, nous amène véritablement au concept de « Dieu », c’est-à-dire à assurer psychiquement le processus de « dématérialisation », de « dédensification ».
Accéder au Paradis, c’est bien, métaphoriquement, assurer cette dématérialisation psychique.
Être avec Dieu, c’est bien être dans la Loi.
Connaître « Dieu », c’est connaître la Loi.
Connaître « Dieu » c’est assurer, assumer la grande séparation, c’est quitter le « monde » comme on a quitté le fondement de sa mère.
C’est l’écart, que symbolise le père/Tiers, qui fait « Dieu ».
Être génitalisé c’est être « organisé » dans l’écart, dans la Loi du Tiers.
Être « génitalisé », au sens freudien du terme, c’est mettre « Dieu » absolument hors le « monde ».
Être « génitalisé » c’est assurer la Loi, la fonction symbolique par rapport à toute représentation.
L’attachement à une représentation ou à un système de représentations revient à nier la Loi du père, à nier l’écart, à renier « Dieu » en tant que concept !
Et par la Loi, une barrière s’interpose entre la Mère (mère archaïque du fantasme) et le Moi, entre le Tout et le Moi, entre l’Inconscient et le Moi.
Cette barrière assure la transformation du Tout inconscient au Tout Conscient du langage.
L’un est Tout un-conscient et l’autre Un tout Conscient.
Et le passage de « Tout-un-conscient » à « Un-tout-Conscient » est le processus même de la symbolisation.
En cas de manque originel, du fait de premiers échanges Mère – enfant insatisfaisants, le ça va farouchement résister à l’idée de la Loi, du processus métaphorique, de l’écart conséquence de la présence paternelle ou fonction symbolique.
C’est le sens du passage et des gardiens du seuil.
Là, le refus de la Loi, de la « dématérialisation », amène à interrompre le processus métaphorique, le processus symbolique, à refuser la Réalité, à réinvestir le « monde » et ses représentants (les représentations) et à vouloir mettre ou remettre dieu dans le monde.
Car dieu dans le monde c’est en fait la négation de la Loi du Père, puisqu’on a vu que la Loi du Père est justement ce qui propulse « Dieu » « hors le monde ».
Et dieu dans le monde c’est bien sûr Lucifer en personne.
Et « Dieu » hors le « monde » c’est la Loi dans le cœur.
Remettre dieu dans le monde, invoquer Lucifer, revient à Chuter.
Mais « Dieu hors le monde » c’est par définition la capacité à ne rien rajouter, à ne rien coller sur le Saint des Saints.
N’oublions pas Husserl, n’oublions pas la phénoménologie !
—
Écrits en rapport :
– La question du concept de « Dieu » en termes de phénoménologie.
– Husserl ou de la relation d’inconnu à la réduction phénoménologique.
– Du Nom à l’Epoché des Antiques.