Dieu est partout mais on peut distinguer « Dieu » et « Dieu dans le monde ».
« Dieu dans le monde » revient en fait à parler du lien divin qui existerait entre « Dieu », le Créateur, et le « monde », Sa créature.
Certains ont parlé de lois de la nature, de lois aussi rigoureuses qu’un mécanisme d’horlogerie du fait des nombres et donc des mathématiques qui les sous-tendraient.
D’autres ont évoqué des parcelles divines dans chaque partie du Tout, d’autres encore ont parlé de transcendance et d’immanence, et certains même de Saint-Esprit.
Quelle est donc le lien entre le Créateur (« Dieu ») et le « Monde » (sa créature) ?
Quel lien persiste-t-il avec le Créateur lors de cette « mise en morceaux » ?
Que reste-t-il du divin dans ce reflet ?
Quelles lois sont à l’œuvre en ce passage de l’Un à la Totalité ?
Est-ce une dialectique sans fin : Un à Tout, Tout à Un ?
En tout état de cause, si l’on reste dans la perspective de lois naturelles (incluant la question des nombres et donc des mathématiques) nous demeurons fermement accrochés à la notion de déterminisme et désignerons le rationalisme et la logique comme le fanal de notre démarche intellectuelle.
Nous entrevoyons donc deux aspects fondamentaux de la Connaissance (connaissance vraie).
Il y aurait quelque chose qui serait de l’ordre de l’intuition immédiate de la Totalité (du réel).
Et il y aurait autre chose qui serait de l’ordre de la raison et donc de la logique.
Les deux coexistent inséparables, mais l’un (le premier) doit demeurer secret et de l’ordre de l’intime conviction ne pouvant s’exprimer qu’à travers le tamisage du second.
N’oublions jamais que la fonction de Réalité implique impérativement la suite des représentations et la fonction Symbolique.
Oui c’est dans la suite ininterrompue des représentations et dans l’action infinie de la fonction Symbolique que se fait ce passage, tant attendu, des ténèbres à la lumière.
C’est dans ce flux incessant que se tient la Connaissance.
C’est à la Loi qu’incombe la fonction d’expliciter les intuitions fondamentales par le biais de la Raison.
Et celui qui est fermement installé dans la Loi pourra toujours ainsi expliquer ses intuitions fondamentales.
Sinon voici une autre façon de voir :
Dans la liaison à la représentation le sujet est de l’ordre du « monde » ou du Tout ou du materiel.
Dans l’inter-dit ou entre les représentations le sujet est de l’ordre du Un, le centre coïncide avec le Centre et quelque chose de l’ordre d’une intuition fondamentale est dès lors possible.
Mais les deux aspects doivent demeurer toujours complémentaires afin de permettre l’accès à la Réalité et avec cette dernière à la logique et à la rationalité.
Et l’intuition fondamentale évoquée plus haut a la signification d’un état psychique (le centre) dans lequel l’Inconscient, en quelque sorte, obtient enfin la Parole.
Là, Héraclite devient compréhensible, là l’être de Parménide devient lumineux, là, la tentative de Platon d’expliquer le daimon de Socrate devient simplicité, là, on comprend enfin Apollon et le sens du nom même d’Artémis, là enfin, en ce centre, le Moi ne s’agite plus frénétiquement et de façon discordante empêchant la symphonie du Soi et fermant les persiennes à la Lumière de la Vie (vie psychique).
Là, enfin le Temple est en voie d’achèvement.
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