Plus on approche de la Loi, plus on progresse sur le chemin allant de R1 à R2.
Mieux on chemine ainsi et plus, suivant, on se rapproche de la Réalité.
Oui, être dans la Loi revient à s’approcher inexorablement de la Réalité !
Être dans la Loi c’est être en procès de Réalité !
Par la Loi, par l’accès au Principe de réalité, par le Sens et la jouissance, l’homme « réalisé » (Homme) peut investir l’interdit.
Que veut dire investir l’interdit par la Réalité ?
Cela signifie que seul l’accès au Principe de réalité permet le retour sur l’interdit, c’est-à-dire le retour vers l’intimité originelle et archaïque des relations duelles.
Seul l’accès au Principe permet de revenir sans périls sur ces vieux chemins, sur ces anciens méandres où le moi profond était non différencié du réel, de l’environnement, de l’autre.
Et ce retour, rendu possible par la Loi, sur l’ancien continent frappé d’interdit du fait du fantasme fondamental de fusion, inverse le désormais caduque rapport d’absolue dépendance (centripète) en absolue capacité à donner (centrifuge).
Et là, on retrouve les questions inhérentes au Désir, à la Vie (vie psychique) et au don de Vie.
Autrement dit l’homme « réalisé » accède à la maîtrise du réel par le don de Vie, et c’est là, et là uniquement qu’il fait passer de puissance en acte quelque chose de l’ordre de l’équation Amour – Don – Vie.
Si l’homme va à l’interdit sans la Loi, sans avoir réalisé le Principe de réalité, il sera pris dans les rets de l’archaïsme, de la dépendance et de la tourmente « centripète », englué dans l’erreur, la confusion et la vision magique du monde.
Perdu dans le fantasme de fusion, il sera barré comme « sujet », aliéné, illusionné, prisonnier du manque.
Il sera magicien, illusionniste, maître en suggestion mais suggestionné lui-même, maître en hypnose lui-même sous hypnose, maître en hallucinations lui-même halluciné !
Combien d’ascètes ont succombé, combien ont failli, combien ont chuté par non passage à la Loi, par absence de maître véritable.
Certes, quand la Loi est d’accès impossible, quand retour est fait sans être, alors l’étant non réalisé se perd dans les marécages de l’illusion et de la pensée magique.
Celui qui « chute » ne connaîtra jamais et le sens et la jouissance.
Il ne saura jamais et le Désir et le Don et la Fécondation, c’est-à-dire Amour.
Ne connaissant Amour il ne pourra jamais comprendre ni le Salut ni l’Immortalité (immortalité symbolique).
Oui, certes, on peut choisir la voie de l’erreur, du mirage, de la suggestion, de l’hallucination, du mensonge et de la mort.
Et assurément dans cette voie on bafoue le principe de Réalité.
C’est la voie de la main gauche.
Ou bien le choix se porte sur la Loi, le Principe, le vrai, le juste, la Vie, l’Amour, la Réalité, le Sens et l’on sort, là, d’une conception magique du monde.
Cela s’appelle la voie de la main droite.
Lorsque l’on a accompli cette grande mutation alors on peut mourir car la mort n’est plus un péril, la mort est morte, certes.
Seule la mort en soi (mort) représente un péril.
Mais, in fine, d’où vient cette importance fondamentale du retour sur l’inter-dit par la Loi ?
Il semble que cet « espace », et ce « là », permettent l’ouverture de perspectives incalculables quant à la possibilité de mentaliser ou de « penser » les deux infinis.
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Écrits en rapport :
– Du difficile chemin vers la conscience unifiée.
– La question des résistances.
– Quand Heidegger reprend dans « De l’essence de la vérité » le mythe de la caverne de Platon.
– De R1 à R2 ou « de ce qui vient comme ça vient ».
– De la légitimité en matière d’enseignement.