La pulsion de mort naît de la défectuosité des premiers échanges mère – enfant et se fonde sur un narcissisme défaillant.
« Elle ne m’aime pas, donc je ne m’aime pas et je me déteste ».
« Je ne m’aime pas, donc je veux me détruire car à quoi bon vivre et quel est le sens de ma vie si la personne même qui m’a mis au monde ne m’aime pas ».
« Je ne m’aime pas, je me déteste et j’aspire à me détruire ou à détruire l’autre ».
Et quand on se situe dans la haine de soi-même et dans la haine de l’autre, on refuse la loi de vie ou loi symbolique (Loi) et on revendique farouchement de se maintenir dans l’attachement, dans la saisie.
Car le fait de ne pas avoir pu connaître des échanges précoces gratifiants avec l’objet primaire génère un tel manque que la Loi, la fonction symbolique, ne peuvent avoir de sens.
Oui assurément le manque est par trop important et le détachement consubstantiel à la Loi est impossible à accepter, impossible à assumer.
Et l’impossibilité d’assumer la Loi de Vie maintient « hors » du courant de la Vie (vie psychique).
La Vie en effet est liée à la succession, sans retenue aucune, des attachements (Éros) et des détachements (Thanatos).
Et l’impossibilité d’assumer le Thanatos intrapsychique, sur la représentation, le « libère » et libère également sa capacité de nuisance qui va se décliner selon toutes les modalités connues de la pulsion de mort ; auto-agressivité, hétéro-agressivité, psychosomatique.
La vie psychique est donc bien liée à la succession de « petites vies » et de « petites morts » et il faut comprendre que toute interruption, toute entrave de ce processus, de cette suite, de cette succession, diminue considérablement le cours même de la vie psychique et alimente la pulsion de mort.
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Écrits en rapport :
– Pulsion de mort et psychosomatique.
– Valse mortelle des pulsions de vie et de mort.
– Où Psyché n’est « réalisée » qu’unie à Amour.
– Budo, « guerre sainte » et psychosomatique.
– Inconscient, Totalité et bisexualité psychique.
– De la blessure « mortelle » de Chiron le centaure guérisseur.
– L’ombre.
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