Il s’agit du concept de « Dieu » tel qu’il peut être établi en termes philosophiques et psychologiques.

Le concept de « Dieu » émerge à partir du moment où l’homme s’approche de l’ordre symbolique, ou bien est en voie d’établissement de cet ordre.

Il s’agit de prendre un chemin de distanciation par rapport au monde.

Distancer, là, signifie capacité à rompre par rapport à toute représentation du « monde ».

Car le « monde » est constitué par l’ensemble des représentations qu’elles soient concrètes ou abstraites.

Le « monde » psychique est donc constitué par tout le corpus des représentations tant concrètes qu’abstraites, ce qui inclut les représentations spéculatives.

Lorsque l’homme réalise ce meurtre du « monde », il réalise en fait le « meurtre » du fantasme originel primordial, c’est-à-dire le meurtre du fantasme fondamental de fusion.

L’homme intègre, là, véritablement sa dimension symbolique et sort définitivement de l’illusion de protection par la Providence c’est-à-dire par une ligne sémantique allant de mère – père – déesse – dieu !

Là, l’homme croit uniquement en les ressources immenses et insoupçonnées de la Réalité !

Parce que l’accès à la Réalité, le renoncement à un système de protection aussi illusoire qu’archaïque (infantile) le rend extrêmement prudent, attentif, à l’affût de tout ce qui est en germe dans le monde.

Cela est la loi universelle (Loi) qui seule permet l’accès à la Pensée dans l’ordre de la Réalité, de la Vie (vie psychique), de la Liberté, de la Joie, du Désir et du Don/Fécondation, donc de Amour !

Quand l’homme réalise pleinement cela et qu’il accède véritablement à la capacité à Penser, alors, là, s’accomplit l’extinction de l’asymptotique concept de Dieu.

Le concept de « Dieu » est ce qui se constitue en un mouvement anthropomorphique lors de l’approche de la capacité à Penser.

C’est un mouvement de projection d’un idéal absolument, totalement et profondément humain en une entité extérieure de type anthropomorphique correspondant aux imagos parentaux.

Une fois que l’homme passe, franchit le seuil de la génitalité, alors la « mort » de « Dieu » est réalisée et l’homme accède véritablement à la Réalité.

Et la Réalité devient son seul soutien, mais quel prodigieux, merveilleux, ineffable soutien !

Quand le soutien par l’illusion devient le soutien par la Réalité, l’homme est dès lors juste et au seuil de son accomplissement !

Lorsque la génitalisation est impossible, que l’homme achoppe sur le chemin de la Pensée, la dernière idole a dès lors vaincu et « Dieu » demeure une entité anthropomorphique, et Dieu et Diable continue d’écarteler encore sa conscience.

L’achoppement de la génitalisation, l’échec de la Pensée, l’incapacité à Vivre, à être Joyeux, à Désirer et à Donner ont pour signification le retour du refoulé, le retour de l’Imaginaire au sens de Jacques Lacan, l’irruption de dieu dans le monde, donc l’irruption du diable !

Puisque le « Diable » est la partie obscure de « Dieu », puisque le « Diable » est l’antinomie de « Dieu » (mais dans toute antinomie un des termes est toujours attaché à son opposé), « Dieu » dans le monde marque bien l’échec de la Loi, l’échec du processus de symbolisation, l’échec du processus de Pensée et donc traduit tout simplement le retour de l’Imaginaire, le retour du refoulé, le retour du fantasme de fusion fondamental, bref le retour des vieux systèmes de protection infantiles et archaïques !

« Dieu » dans le monde représente Lucifer ou la lumière dans les ténèbres, Lucifer ou l’ange déchu, l’ange qui fait retour sur la matière, l’ange qui renonce au symbolique et replonge dans l’Imaginaire.

Lucifer représenterait, en certaines de ses acceptions, le renoncement à la Pensée !  

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– De la phénoménologie.