Du dit et de l’inter-dit.
On peut dire qu’il y a l’Un, où tout est réuni, et qu’il y a le monde avec ses lois naturelles, sa rationalité et sa logique.
L’homme, à partir du moment où il manipule les représentations, est de l’ordre du monde, du monde des représentations, et donc des lois logiques et rationnelles qui le régissent dans le Temps et l’Espace.
L’homme dans le « dit » n’a pas d’autre choix que de prendre en compte ce monde dans sa logique et sa rationalité.
L’homme dans « l’inter-dit » est de l’ordre du « hors le monde » et donc de l’ordre du Un.
Et de l’ordre du Un, passé et futur se fondent en « présent » !
Mais c’est la capacité à atteindre l’Un, entre deux représentations, par la fonction Symbolique, par la métaphore paternelle, par la castration imaginaire, qui permet véritablement de féconder les fonctions intellectuelles et donc qui permet la possibilité de penser réellement la réalité (Penser).
Et en retravaillant ce texte, m’apparaît l’évidence paradoxale que ce qui justement constitue l’interdit est bien de « dire » dans la fente.
De « dire » entre deux « représentations ».
Là, il faut se souvenir de la phénoménologie, de Husserl et de Heidegger !
Là, la fin de la philosophie, la fin de la religion, la fin de l’idolâtrie, la fin du blasphème !
Autre façon de formuler cela :
C’est la succession des représentations ou succession des « dits », en tant que représentations objectives et naturelles, par imposition de la Loi et de la fonction symbolique, qui permet à la fois le cheminement de la pensée dans l’ordre de la logique et de la rationalité, et à la fois l’ouverture au centre et à l’Un que permet l’inter-dit.
L’hyper investissement des représentations sans passer par la Loi et par la fonction symbolique aurait pour tragique conséquence non la justesse du raisonnement mais la reconstitution régressive et archaïque de la Totalité. Et c’est cela même qui représenterait l’interdit !
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