Le concept de « Dieu » n’a rien à voir, certes, avec le retour, par déplacement, de quelque chose de l’ordre du fantasme fondamental de fusion.
Car « Dieu » serait alors un équivalent symbolique de la mère archaïque du fantasme.
Et la relation Dieu/Moi serait un équivalent, par déplacement, de la relation archaïque Mère/Moi.
Le concept de « Dieu », tout au contraire, est de l’ordre de la rupture du lien imaginaire à la mère, ou plus exactement de l’ordre de la « clôture » de ce lien. Certains parlent pour désigner cela de clôture ombilicale.
Et ce phénomène psychologique d’une extrême importance recouvre ce que certains ont nommé castration imaginaire ou grande séparation.
Le concept de « Dieu » est donc ce qui s’expérimente, phénoménologiquement, dans le mouvement de fuite du « monde » (monde imaginaire), dans la scission de la Totalité primitive, dans la distance, dans la fente.
« Dieu » ne peut être du monde, car s’il en était ainsi il représenterait alors un gigantesque et mortifère retour du refoulé. Il représenterait la mise à bas de la Loi, de la fonction symbolique, de la fonction paternelle ou fonction tiers.
Et en tant que « dieu » il serait réduit à un représentant idéique venant de « l’extérieur », expression d’un « système extérieur » qui, en tant que tel, serait de l’ordre du « monde » (donc du monde imaginaire). Puisque le monde imaginaire (« monde ») représente, in fine, l’introjection archaïque de l’extérieur réduit au lien à l’objet primaire.
Et, de plus, chacun sait que « dieu » dans le monde serait assimilable à « diable ».
Le concept de « Dieu », quant à lui, a pour signification essentielle d’être un processus psychique endogène, le processus symbolique lui-même, de l’ordre du déroulé métaphorique ou fuite des signifiants.
Le concept de « Dieu » est de l’ordre de la Loi, il n’est en aucune façon une fin en soi qui l’apparenterait à une idole de plus, il se réalise simplement dans la pleine et entière capacité à penser (Penser).
Et cette pleine et entière capacité à penser (Penser) est de l’ordre de la dimension solaire ou dimension apollinienne de l’existence qui, sous d’autres cieux, est comprise comme l’intelligence supérieure ou Buddhi.