Identifier philosophiquement « Dieu » à la Totalité, au monde, à l’univers, à la Nature, à la manifestation, etc., est une grave erreur en termes psychologiques.
Car, métaphysiquement, si l’Être créé le monde, la création, quant à elle, représente la fragmentation, la « mise en morceaux » de l’Être.
Tel est le rapport liant Unité et Totalité.
L’Un créé le monde en s’éclatant, en se diffractant.
Le monde est le reflet diffracté, éclaté, fragmenté, morcelé de l’Un.
La Conscience (Conscience en tant que conscience universelle ou Atman du sanskrit) créé le monde mais on ne peut en aucun cas identifier le monde à la Conscience.
C’est pourquoi identifier le monde à « Dieu », revient à confondre « Diable » et « Dieu ».
Le concept de « Dieu » étant l’aboutissement du procès d’idéalisation/projection du fait de l’émergence de la loi psychique (Loi), tandis que « Diable » symbolise les forces d’attachement de la psyché.
Cela évoque le Moyen Âge et l’introduction ainsi que l’utilisation faite du concept de Diable :
Diable comme partie « pervertie » de « Dieu ».
Diable comme partie émancipée ou séparée de Dieu.
Diable comme « ange déchu » faisant retour vers la matière, vers la Terre, par attraction, gravitation, attachement.
Ainsi donc le monde survient comme diffraction de l’Être mais l’Être ne peut que demeurer radicalement « hors le monde » !