En quoi le Symbolique peut nous nous aider à nous réparer des heurts et malheurs de la vie tout en nous permettant d’assumer la Loi dans notre cœur.
Autrement dit en quoi la loi universelle (Loi) représente le socle même du Devoir sur lequel repose tous les devoirs envers les autres comme envers nous-mêmes.
Avant de répondre à cette question il convient, de prime abord, de bien préciser ce que l’on entend par symbolique.
Tout en sachant que le projet visant à définir la fonction symbolique est fort complexe et nécessite le recours à des notions variées faisant intervenir des champs du savoir multiples.
Il va falloir procéder de façon circulaire, faire des retours en arrière, des répétitions, des redites, mais ce sera la seule façon d’arriver au but et d’approcher un tant soit peu le concept même de symbolique.
La symbolique représente la science des symboles et le symbole lui-même est de l’ordre de la « représentation imagée, figurée, concrète d’une notion abstraite » (Larousse). Il représente autre chose en vertu d’une correspondance analogique, il évoque par « association d’idées naturelles quelque chose d’abstrait ou d’absent » (Robert).
Il y a symbolisation « dès qu’un sujet est capable de représenter quelque chose par autre chose » (Piaget), et « l’essence du symbolisme consiste en un rapport constant entre un élément manifeste et sa ou ses traductions » (Freud).
Notre corps fonctionne comme un « langage », nous sommes « tissés de symboles » (Sandor Ferenczi), l’univers lui-même semble révéler une cohérence symbolique.
Le symbole demeure très lié au visuel, il nous plonge dans le monde de l’image.
L’image est reflet, cliché, dessin, figure, représentation visuelle.
Le mot même « image » en évoque immédiatement en nous d’autres tels qu’imagerie et imagination précisant la capacité à se représenter en images, et bien sûr imaginaire en tant que ce qui existe justement qu’en imagination !
L’image est encore l’imago latine, l’icône, le fantasme, la fantasmagorie, la fantaisie, le fantastique.
En psychanalyse l’imaginaire, ou imaginatio de Jung, est littéralement : « ce qui donne des images » ou ce qui active des images intérieures en conformité avec la nature. Cela est en correspondance avec l’usage classique du mot et l’Imaginaire de Jacques Lacan se situe clairement dans ce registre.
Si le symbole renvoie à l’image, au fantasme, le symbolique, quant à lui, nous ramène à ce qui n’a pas de valeur en soi mais qui demeure chargé d’une intention.
En tant que masculin, le symbolique définit justement ce qui est symbolique et rejoint donc ce qui vient d’être dit précédemment, mais surtout il fait référence au Symbolique qui spécifie l’être humain en tant qu’être soumis au langage.
A partir de là le symbole diverge en deux axes de signification : Soit il se situe dans le champ du figuratif ou de l’imagé et il est le vu tant de l’image onirique que mythique ou légendaire.
Soit il est de l’ordre du signe conventionnel spécifique aussi bien du langage articulé proprement dit que des langages scientifiques, mathématiques ou autres.
La symbolique est l’ensemble des relations et interprétations inhérentes à un symbole comme par exemple quand on parle de la symbolique du feu.
La symbolique est donc l’art d’interpréter les symboles à partir de techniques de compréhension constituant une véritable herméneutique du symbole.
Cette herméneutique permettant la compréhension des symboles est rendue possible par une caractéristique fondamentale du symbole qui est sa constance ou encore son universalité.
On a pu évoquer à ce sujet la question des fantasmes originaires en tant que structures fantasmatiques typiques organisant la vie fantasmatique.
Ce sont ces structures fantasmatiques qui seraient universelles et constantes. Certains, pour les expliquer, ont fait appel à la notion de patrimoine transmis phylogénétiquement.
Mais tout en étant constantes et universelles il demeure évident que ces structures peuvent varier en fonction des époques, des cultures et des singularités individuelles.
C’est ce saut du collectif à l’individuel, c’est-à-dire des structures typiques de l’inconscient collectif à l’inconscient individuel, qui va permettre par la fonction de symbolisation, de relier l’universel à l’individuel.
Par cette capacité de symbolisation nous pouvons arriver à nous représenter des concepts inaccessibles autrement, nous pouvons surmonter des antagonismes et des oppositions et en effectuer une synthèse à un niveau supérieur.
Cet aspect, dit, de fonction transcendante de la symbolisation explique certaines caractéristiques classiques du symbole, pour reprendre le Dictionnaire des symboles (Chevalier J. Gheerbrant A.), qui « réunit les extrêmes », qui « se livre et s’enfuit », qui « révèle en voilant et voile en révélant », qui « exprime l’invisible et l’ineffable », qui « jette des ponts », « relie le ciel et la terre, la matière et l’esprit, la nature et la culture, le réel et le rêve », « qui représente l’infini », « qui formule l’informulable », « qui représente l’irreprésentable », qui demeure le « lieu de toutes les fusions ».
On a pu parler à ce sujet d’expérience globale.
Nous avons, à ce stade, évoqué la question générale de la signification de la fonction de symbolisation telle qu’elle se pose à l’être humain dans ses dimensions collectives ou individuelles.
Il nous reste à définir l’importance de la fonction symbolique en tant qu’organisatrice de la psyché humaine.
En effet la capacité de symbolisation n’est pas donnée à tout le monde, elle serait même l’apanage d’une extrême minorité d’êtres humains.
Quels sont les facteurs permettant à un individu donné d’accéder à une bonne capacité de symbolisation ?
La clef de la symbolisation réside dans ce qui est dénommé la fonction symbolique.
Cette fonction symbolique résume à elle seule tout le processus de structuration de l’être humain.
Elle est liée, lors du processus d’autonomisation, à un système d’interposition (symbolique) entre la mère et l’enfant.
Elle est représentée par un signifiant fondamental, connu sous le qualificatif de Nom du père pour ne pas dire pénis ou phallus paternel ou encore fonction d’interposition ou fonction Tiers.
Comment passe-t-on de l’Imaginaire au Symbolique ?
Ou encore comment l’être humain se structure-t-il ?
Le tout début de la vie humaine est en rapport avec ce que nous appelons l’Imaginaire.
L’Imaginaire ou ce qui est propre à générer des images, représente la modalité d’être au monde la plus primitive, la plus archaïque. C’est une relation marquée du sceau du visuel, car, ce qui donne des images est lié dans le plus profond de l’âme humaine à l’objet primaire, c’est-à-dire à la mère.
Et le petit être humain, confronté à la multitude des traumatismes liés à la naissance, ressent l’absolu besoin de se fondre à l’objet, de fusionner à l’autre, de reconstituer la Totalité primitive anténatale. Là, commence la question de la libido. La libido part de ce mouvement fondamental de l’être nouveau au monde, de se lier, de s’attacher, de faire corps, de refaire un Tout, de reconstituer en quelque sorte le lien ombilical.
Le tout premier besoin coïncide, avec le stade oral, à l’impératif besoin d’incorporer le sein, donc la mère.
Puis, par le stade anal, de maîtriser la possibilité de la garder ou de la rejeter.
Enfin de la posséder phalliquement.
Tous ces stades représentent des modalités prégénitales et auto-érotiques de satisfaction, elles sont liées à la question du narcissisme.
Le dernier stade est singulier car il représente l’intégration des précédents.
Il est tout à la fois leur unification et le renoncement à la possession phallique de la mère qui ouvre la porte de la Loi ou résolution de l’Œdipe.
C’est ce que l’on appelle le stade génital.
Ce stade, fondamental en psychologie humaine, représente tout à la fois :
– L’accès à une sexualité accomplie et mature permettant la subordination de toutes les pulsions partielles sous le primat du génital et au service de la reproduction.
– La constitution d’un objet du désir portant sur une personne totale et différente.
– Un procès d’organisation – autonomisation – structuration de la personnalité.
– Au niveau des cognitions la mise en œuvre « d’outils » permettant d’appréhender un objet de la connaissance.
– L’accès, et cela résume tout ce qui est défini ci-dessus, à une authentique capacité de penser la Réalité.
Donc, ce stade de Génitalisation, parangon de la maturation psychologique, est la porte même de l’accès à l’unité de la personne, qui, seule, est à même de permettre au sujet pensant une conscience de la Réalité du monde comme de soi-même.
Ce stade, concept freudien par excellence mais aussi et surtout substantifique moelle de la pensée mythique, est rarement atteint, il correspond à l’Or des alchimistes, à la Sagesse des antiques, au Self de Winnicott, au Soi de Jung, etc.
Il est peu accessible par le fait que de nombreux éléments liés au « roc » biologique, à l’histoire collective, familiale et personnelle vont entraver le processus évolutif et le retenir en deçà du stade fondamental de Génitalisation.
Ces déterminismes psychologiques inconscients, liés aux modes de fonctionnement prégénitaux, auto-érotiques et narcissiques vont représenter un empêchement quasi absolu d’accéder à une vraie capacité de penser la Réalité.
Si, à ce point, nous résumons le processus évolutif et maturatif de la Psyché humaine nous voyons un mouvement partant d’un besoin vital de l’objet pour aboutir à la constitution de l’Objet du Désir. Nous avons un renversement à 180° d’un rapport fusionné au monde à un rapport fécondant le monde.
A ce point une question se pose :
Que vient faire la question du symbole par rapport au problème de la réalisation d’une maturité psychologique ?
Par le symbole nous revenons aux images, aux figures représentatives des rêves, mythes ou fantasmes.
Ces figures sont liées à l’inconscient collectif et individuel.
Ce sont les « représentations de choses » maniées par l’Inconscient.
Le travail de l’Inconscient réside, sans cesse, à travers l’imagerie symbolique, dans la réparation des manques.
Il substitue en permanence au manque de l’objet (objet maternel, satisfactions « materielles ») des images de l’absent ou en l’occurrence de l’absente.
Le manque est travaillé de symboles en symboles, d’images en images, d’allégories en allégories, dans un mouvement qui va de l’objet concret absent à la présence d’images de remplacement.
Et ce remplacement de ce qui manque dans la réalité en une présence ou une illusion de présence psychique est véritablement réparateur.
Ce qui manque dans le réel existe, dès lors, dans la vie représentative ou vie psychique.
L’exemple le plus parlant est le mécanisme d’hallucination de l’objet maternel par le nourrisson qui se re-présente psychiquement sa mère absente.
De même au niveau des stades prégénitaux, les manques de la libido auto-érotique vont pouvoir être représentés par le processus de production des symboles.
Ainsi les rejetons de la sexualité prégénitale pourront être déguisés dans le code préformé de la culture.
C’est ainsi que les surgeons de la sexualité prégénitale anale, par exemple, pourront alimenter une vie fantasmatique tournant autour de l’argent, de l’avarice ou a contrario de la prodigalité, du collectionnisme, de la propreté, etc.
On voit, là, comment le travail de production de symboles est à même de transformer la libido prégénitale, de la détourner de la production de symptômes, et de permettre in fine la décharge ou la réduction des tensions.
Qu’en est-il de la conscience ?
La conscience est de l’ordre du principe de réalité.
Le déploiement de la conscience implique une prise en compte croissante de la rationalité, d’un rapport logique au monde.
Cela étant coextensif à la possibilité d’abstraction.
Ces processus sont liés à la capacité de plus en plus affirmée de raisonner sur l’absence de l’objet concret ou réel par la mise en jeu de représentations de mots(ou de signes).
Il faut passer d’opérations mentales concernant les objets concrets à des opérations mentales faites sur les objets abstraits.
La capacité à manier des représentations de mots en place des objets eux-mêmes est liée à une sorte de réalisation du « meurtre » de la chose qui n’est pas sans faire penser aux « sacrifices » dans l’Histoire de l’humanité.
Le but visé étant bien le sacrifice de l’objet ou de la chose pour obtenir la faveur des dieux.
Une image équivalente est en rapport avec l’apparition de la monnaie qui permet de renoncer à un objet concret pour autre chose ayant une valeur purement symbolique.
On voit bien que ce passage du concret à l’abstrait, du réel au représenté, du signifié au signifiant, du « vu » à « l’entendu » implique un incessant double glissement.
Soit un flux permanent des images, symboles ou représentations de choses à un niveau inconscient.
Ainsi qu’un flux équivalent des représentations de mots au niveau du Conscient.
Dans le même temps, sur deux plans différents, sur deux modalités différentes de « l’être au monde» s’effectuent ces deux courants. Ils sont complémentaires, s’enrichissent mutuellement, se déterminent l’un l’autre.
Mais pour que cela soit possible il faut que l’individu soit capable de symboliser.
Et on revient donc toujours à la même question…
Pouvoir symboliser implique la réalisation de la fonction symbolique.
Alors il faut se reposer une fois de plus la question :
Qu’est-ce que la fonction symbolique en psychologie humaine ?
La fonction symbolique, on l’a esquissée tout à l’heure, serait en rapport avec la question de la Loi du père, c’est-à-dire de ce qui vient faire tiers entre la mère et l’enfant.
Cette interposition signifiante entre l’objet et le sujet est représentative de ce qui est justement appelé fonction symbolique. Le besoin primitif et archaïque de reconstituer la Totalité avec l’objet, à l’image de ce qui était vécu in utero, est en effet incompatible avec la vie psychique représentative.
Cette vie psychique représentative n’est possible que dans l’écart, la fente, l’espace entre la mère et l’enfant.
Le premier acte attestant de la nécessité vitale de la fonction symbolique pour exister (et d’ailleurs exister veut dire étymologiquement être placé à l’extérieur !) est représentée par la coupure du cordon ombilical qui suit immédiatement la naissance. Au moment de la scission, l’enfant, séparé de la mère, ne constitue plus avec elle un Tout et la coupure ombilicale permet l’ouverture des alvéoles pulmonaires permettant l’apparition du premier cri.
La coupure du cordon permet le premier inspir, le premier souffle, le premier cri. C’est le pneuma identifié par toutes les cultures traditionnelles comme le moment de l’arrivée de l’âme dans le corps humain.
Un deuxième élément particulièrement significatif et représentatif de la fonction symbolique est l’apparition du langage qui vient lui aussi assurer un environnement de symboles venant s’interposer entre l’enfant et sa mère.
C’est pourquoi le langage est considéré comme le système symbolique par excellence au même titre que la fonction paternelle. Ce sont deux systèmes majeurs d’interposition signifiante.
Il en reste d’autres, constitutifs de la vie sociale que Claude Lévi-Strauss dans son Anthropologie structurale définit comme « un ensemble de systèmes symboliques au premier rang desquels se placent le langage, les règles matrimoniales, les rapports économiques, l’art, la science, la religion ».
Donc intégrer la Loi du père revient à assumer la fonction symbolique qui permet l’accès à la maturation psychologique. L’acceptation de la Loi du père, l’intégration de la fonction symbolique, tout cela représente un ensemble de faits psychique ouvrant véritablement à la capacité de symbolisation.
Et cette ouverture va impliquer le fonctionnement d’une structure psychique toute particulière appelée Préconscient.
Et cela nous intéresse au plus haut point car, en effet, pouvoir véritablement symboliser, c’est s’assurer de la constitution d’un Préconscient en état de marche.
Le Préconscient est une structure intermédiaire entre l’Inconscient proprement dit et le Conscient.
Il contient des éléments inconscients, certes, mais pouvant devenir conscient. Ce sont des éléments qui peuvent accéder à la conscience mais qui ne sont pas là, dans l’instant t, quand on pense à autre chose.
Cette structure du Préconscient est fondamentale par rapport au problème qui nous intéresse. En effet il représente un pont entre l’Inconscient et le Conscient, c’est lui qui a pour mission de transposer, sans cesse, les images, figures et représentations de choses en représentations de mots.
C’est cette transcription qui est nommée fonction de symbolisation. Et c’est cette fonction de symbolisation qui est rendue possible par une autre fonction appelée fonction Symbolique ou fonction paternelle ou Loi.
Mais en quoi la fonction symbolique est-elle liée au Préconscient ?
Le Préconscient est un système d’interposition, une sorte de système tampon, entre l’Inconscient et le Conscient, comme le père s’interpose entre la mère et l’enfant.
Le Préconscient permet la retranscription réciproque de deux types de langage.
En effet le langage primitif des images, figures, symboles et représentations de choses de l’Inconscient peut se transposer dans le langage proprement dit des représentations de mots.
Ainsi la Totalité dans l’Inconscient, reflet de la Totalité du monde, pourra être transcrite dans la Totalité du Langage humain.
Le VOIR du Tout du monde en images sera le SAVOIR du Tout du monde en mots.
Certains, comme Bion ont particulièrement théorisé sur cette question. Bion a pu parler de barrière de contact à propos de cette fonction du Préconscient et il a particulièrement travaillé son rôle dans l’intégration psychique des éléments vécus.
Il a ainsi défini des éléments α et des éléments β dans le psychisme. L’intégration se faisant toujours par les éléments α.
Les éléments liés au vécu peuvent par la distanciation, le non-attachement, la disponibilité d’esprit, la dessaisie, prendre la forme d’imagerie mentale, à l’identique de ce qui se passe lors du travail du rêve, et ainsi devenir des éléments α assimilables et intégrables qui pourront être à disposition du Conscient.
Les éléments α intégrables permettent une élaboration par le mental comme les éléments assimilables de la digestion peuvent être utilisés par le corps.
L’intégration ne se fait jamais directement par le biais des représentations de mots.
Les représentations de mots demeurent des éléments β non intégrables au sens de Bion.
Quand on vit une situation traumatique ou un conflit, il faut assumer le trou…ble sans s’attacher aux représentations de mots et laisser ainsi advenir, comme dans une sorte de rêve, les représentations de choses, les images mentales, les symboles qui seront véritablement réparateurs dès leur retranscription par le Préconscient au Conscient.
C’est ce que font les mythes, légendes, fables et éléments du folklore, des traumatismes collectifs passés dans les différentes cultures.
Ceci s’explique par le fait que le moi profond se constitue, au tout début de la vie, dans la proximité au monde maternel, un monde fait d’images comme on a pu le voir plus haut.
Le moi doit s’émanciper et se développer, il doit gagner son autonomie en conquérant les fonctions intellectuelles permettant la rationalité et la logique. Il fait cela dans l’écart et la séparation d’avec le monde maternel.
Mais il le fait dans une séparation relative parce qu’il est fondamental que l’enfant en développement, qui va de l’avant, sente néanmoins la présence rassurante de sa mère.
Il ne peut faire de telles avancées qu’à la condition expresse qu’il se sente fondamentalement rassuré.
L’enfant qui découvre la marche ne peut explorer le monde que pour autant qu’il se sente sous le regard maternel, qu’il se sente en vue de sa mère.
S’il se sent soudain abandonné son désir de découverte du monde va s’effondrer.
C’est pourquoi un traumatisme dans le réel propulse tout sujet, inconsciemment, dans un sentiment profond de défaillance de l’objet primaire, c’est-à-dire de l’objet maternel.
Et c’est pourquoi il faut amener du maternel, du « contenant », du rassurant à ses sujets pour leur permettre de reprendre confiance dans la vie et ainsi de retrouver leur dynamisme.
Nous comprenons ainsi que la clef d’un développement psychique harmonieux implique en arrière fond la présence deux images parentales de bonne qualité.
Une image maternelle toujours bienveillante au fond de notre Psyché et une image paternelle structurante permettant d’aller de l’avant et de passer sans cesse du connu à l’inconnu.
Heidegger parle à ce propos de la capacité de « désabriter » à partir du terme grec aletheia « ouvert et sans retrait » caractérisant la notion de vérité.
Il est aussi fondamental d’alimenter le Préconscient en symboles afin de le renforcer, de le rendre plus puissant, plus performant dans sa mission de faire passerelle entre les deux mondes et de nous rendre accessible la profondeur, la richesse, et l’adaptabilité infinie de notre Inconscient.
Enfin, pour conclure, la réalisation de la Loi en nous, par le travail accompli, nous permet tout à la fois d’accéder au sens même du devoir ainsi qu’à la capacité de symboliser.
Car assumer le Devoir et Symboliser ont la même origine ils sont les rejetons de la Loi accomplie dans notre cœur.
C’est pourquoi un rapport constant et structuré aux symboles est d’une importance capitale pour notre développement psychique.
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