Freud en arrive à distinguer au niveau du fonctionnement psychique des contenus conscients et des contenus inconscients.
En ce qui concerne les contenus inconscients une différence est faite entre ceux qui ne deviennent jamais conscients et ceux qui peuvent le devenir.
Les premiers sont définis comme « inconscient systématique » et les seconds comme « système préconscient ».
Freud estime que la possibilité qu’auraient ces contenus inconscients de devenir conscients serait ni plus ni moins liée à l’existence ou non d’investissements de mots.
Autrement dit les contenus strictement inconscients consisteraient uniquement en représentations de choses alors que les contenus du « système préconscient » mêleraient aux représentations de choses des représentations de mots.
Ainsi le ça, instance de la deuxième topique freudienne, « ne contient que des investissements de choses sans les représentations de mots correspondants »7. Ce qui expliquerait la « puissance des contenus refoulés du ça »7.
L’origine de ces contenus refoulés remonte au tout début de la vie, avant même que le sujet ne soit capable de « lier ses fortes impressions avec des mots »7 et de pouvoir ainsi les maîtriser.
Corrélativement à cela Freud distingue deux processus à l’œuvre dans le fonctionnement psychique :
– Les processus primaires.
– Les processus secondaires.
Les processus primaires vont caractériser le système inconscient.
Dans ce système l’énergie psychique « tend à s’écouler librement passant sans entrave d’une représentation à une autre selon les mécanismes de déplacement et de condensation »6.
Les processus secondaires, quant à eux, impliquent une énergie qui apparaît comme « liée », s’écoulant de manière « contrôlée ». Les représentations étant « investies de façon plus stable, permettant ainsi des expériences mentales »6.
La distinction entre processus primaires et processus secondaires s’appuie en outre respectivement sur les notions de principe de plaisir et principe de réalité.
Schématiquement le principe de plaisir serait de l’ordre du ça et le principe de réalité de l’ordre du surmoi.
On peut estimer que le phénomène de la conscience est en partie conditionné par le langage (au sens linguistique du terme) dont l’émergence va s’appuyer sur les processus secondaires, le principe de réalité et le surmoi.
La situation œdipienne est certainement décisive dans l’accès au langage dans la mesure où « elle n’a de sens et ne développe ses effets que dans la dimension symbolique »1.
Un autre élément est d’importance fondamentale lorsque l’on parle de langage et cet élément est le refoulement.
Le refoulement est le mécanisme psychique qui consiste pour un sujet à « repousser ou à maintenir dans l’inconscient des représentations liées à une pulsion »6.
Pour Freud le refoulement peut être considéré comme un « processus psychique universel en tant qu’il serait à l’origine de la constitution de l’inconscient »6.
Le refoulement se manifeste comme une sorte de « défaut de traduction de l’inconscient dans l’inscription consciente »5.
C’est par le biais du symptôme que l’interférence entre niveaux conscient et inconscient peut se faire jour et c’est par le travail analytique, notamment du fait de l’interprétation, qu’il est possible d’en restituer le langage.
Freud lui-même énonce que le « symptôme se résout tout entier dans une analyse du langage, qu’il est un langage dont la parole doit être délivrée ».
Ainsi « ce qui n’apparaît pas dans le discours que nous tenons à autrui se trouve exprimé ailleurs, dans le rêve, dans l’acte manqué, dans le symptôme, à notre propre insu »1.
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Pour les éléments de bibliographie voir l’article Le langage.
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