Si je dois choisir un mythe que j’ai particulièrement trouvé fécond pour ma réflexion personnelle, je dirai assurément le mythe de la caverne de Platon, mythe dont il serait plus juste de dire qu’il représente une véritable allégorie de la question philosophique de la Connaissance ou de la Vérité.
Ce que Platon nous donne particulièrement à voir à partir de ce texte touche à un ensemble complexe de notions, d’images, de représentations et de symboles convergeant vers une unité permettant de saisir un peu mieux ce qui est de l’ordre du vrai. L’intérêt de ce mythe puissant est, que tout en permettant d’y voir plus clair sur la question, il relativise tout aussi puissamment.
Oui, ce qui apparaît clairement est que la vérité ne peut être dite comme ça une bonne fois pour toute. C’est même tout le contraire. La Vérité n’est pas de l’ordre d’un contenu qui serait absolu mais apparaît plutôt comme une disposition d’esprit, comme une attitude générale d’acceptation de « ce qui vient ».
Si on parle du mythe de la Caverne on est d’emblée placé dans un lieu sombre et fermé dans lequel des individus enchaînés, croyant détenir un savoir, sont vus par nous comme en fait aliénés par leurs propres représentations du monde, leurs propres représentations de l’Objet.
Car nous voyons qu’ils visualisent sur une espèce de paroi placée devant eux des ombres qui défilent et qu’ils prennent pour des choses réelles alors qu’elles ne sont que des fantasmagories provoquées par des objets réels mais extérieurs à la caverne qu’ils ne peuvent voir, et dont ils ne peuvent même pas connaître l’existence.
Ce qu’ils ont devant les yeux, ce qui est devant, fait partie du champ qui leur appartient en ce qui concerne la capacité à connaître.
Ce qui est derrière eux touche à ce qu’ils ne peuvent savoir indépendamment de leur attitude intrinsèque.
Donc l’allégorie nous montre des êtres en un lieu sombre, enfermés, et qui tentent de comprendre le monde, c’est-à-dire qu’ils essayent de comprendre l’Objet.
Les premiers mots qui nous viennent à la lecture du texte sont donc terre et obscurité par opposition à air et lumière.
Le premier mouvement psychique induit est une ligne allant de l’obscurité à la lumière, ligne coïncidant avec une autre qui est la ligne ignorance – vérité.
Ces êtres apparaissent sûrs de leur savoir, ils ont des cantiques, ils sont exégètes, experts, et Platon imagine, nous convie dans ce jeu, et nous montre ce qui se passerait si un individu ôtant ses chaînes aurait soudain la possibilité de s’esquiver, d’aller à l’extérieur, de voir les objets responsables des ombres portées (dans la caverne), de voir le jour et de voir le soleil.
Mais ce n’est pas si simple que cela car certainement dans un premier temps l’évadé serait ébloui par tant de lumière, il en serait aveuglé. Il n’aurait qu’une envie ; vite se précipiter dans son ancienne prison, retrouver les ombres et les certitudes partagées avec ses frères de captivité. « Mieux vaut cette pénombre et nos savoirs restreints que cette lumière aveuglante » dirait-il.
Mais si l’individu au lieu de se précipiter vers son ancienne geôle, effrayé qu’il est par tant de splendeurs, s’habitue à la lumière et peu à peu distingue les choses et les êtres, le soleil, la lune, et les étoiles alors il sera émerveillé.
Enthousiasmé par le spectacle il se précipitera dans la caverne, non par effroi cette fois, mais pour expliquer à ces pauvres erres dont il a partagé le sort qu’il existe autre chose et que l’Objet n’est pas les objets contemplés par eux.
Alors les docteurs de la foi, les experts, les détenteurs de savoirs crieront au blasphème et il sera certainement excommunié dans le meilleur des cas, ou battu, voir sacrifié, écartelé, crucifié bref exécuté.
Platon nous montre magistralement la vérité et le côté absolument relatif de la vérité.
C’est quand nous croyons savoir que nous devenons irrémédiablement ignorants.
Mais cela Platon nous l’a déjà dit par la bouche de Socrate dans ses premiers dialogues, c’est la maïeutique socratique.
Mais puisque la question posée n’est pas le contenu de la connaissance mais l’attitude adéquate la permettant, nous allons parler à ce point d’un texte de Heidegger sur le mythe de la caverne de Platon.
Ce texte s’intitule : De l’essence de la vérité – Approche de l’allégorie de la caverne.
Heidegger reprend, au cœur, la question que pose Platon.
Qu’elle est l’essence de la vérité ?
Il pose cette question avec l’idée sous-jacente que le propos, bien sûr, n’est pas de confirmer nos préjugés mais de nous faire rentrer « dans le domaine de l’expérience grecque initiale » de la vérité.
Et cette expérience grecque initiale serait contenue pour l’auteur dans la structure même du mot grec pour vérité soit άλήθεια (aletheia), ouvert sans retrait.
Donc le mot grec initial pour dire la vérité signifierait ; ouvert sans retrait.
Quelque chose de vrai serait quelque chose d’άληθές ; sans retrait, quelque chose de faux serait ; en retrait.
Pour les grecs quelque chose de vrai serait libéré de quelque chose d’autre qu’il aurait dessus, quelque chose de vrai serait libéré de quelque chose d’autre rajouté.
Dans la définition grecque initiale du mot vérité il n’y a aucune référence à un discours qui serait en adéquation avec la chose, avec le réel. Il n’y a non plus aucune indication quant à une connexion de l’énoncé avec le réel, d’une mesure ou d’un accord, aucune allusion non plus à une rectitude de l’énoncé.
Non rien de tout cela, la vérité est ce qui ouvert sans retrait.
Pour Heidegger ce mot de ά-λήθεια (aletheia) est en lien avec l’essence même de l’homme, avec ce que Heidegger appelle le Dasein de l’homme, c’est-à-dire avec l’expérience fondamentale du fait d’être là.
Ce qui était άληθές pour les grecs signifiait simplement une façon d’être au monde.
Manifestement en retrait dans sa vie et ses habitudes l’homme est celui dont la quête est d’atteindre au hors-retrait, à l’άλήθεια (aletheia).
Ainsi les hommes de la caverne en retrait ont la quête du hors-retrait et cette quête les amène à tout un savoir et à tout un ensemble de croyances, d’idoles.
Nous pouvons dire idoles, nous, parce que nous sommes conviés par Platon lui-même à être témoin de la scène et à comprendre que la connaissance dont ils sont si fiers n’est qu’idolâtrie et non vrai savoir parce qu’il leur manque des informations qu’ils ne peuvent détenir du fait de leur condition.
Donc l’homme de la caverne en retrait, vise en tant qu’homme le non-retrait et il créé des idoles (systèmes explicatifs) auxquelles il s’attache et c’est cet attachement qui le remet, sans qu’il s’en rende compte, sur le chemin du retrait.
Trop attaché à ses idoles, trop attaché à son savoir, infatué lui-même par ce qu’il a ajouté, le Savoir lui échappe.
Et pour Heidegger la naissance de la philosophie révèle magistralement cette expérience fondamentale de l’homme au cours de laquelle le retrait se transmute en l’ouvert sans retrait (ά-λήθεια).
Pour lui le drame de la philosophie occidentale à partir de Platon et d’Aristote est de perdre le sens profond de la signification de l’άλήθεια au profit des conceptions classiques de rectitude (orthos logos recta ratio).
Un autre philosophe grec a particulièrement réfléchi cette question du penser vrai et ce philosophe est Parménide.
Dans son poème « Sur la nature ou sur l’étant », il énonce un fait capital qui rejoint la réflexion d’Heidegger sur l’άλήθεια (aletheia).
En effet Parménide affirme que ce n’est pas l’énoncé ou l’opinion (doxa) qui importe mais une disposition générale, une attitude intérieure, qui se résume par le qualificatif d’être.
Pour Parménide pouvoir penser véritablement implique être.
Et être n’exige aucun contenu, aucune rectitude de l’énoncé, aucun accord du discours sur le réel, aucune harmonie ou mesure, mais simplement une façon d’être.
Être écarte du chemin tortueux des réflexions stériles sur ce qui n’est pas.
Être permet de renoncer à la voie « … où errent sans rien savoir les mortels à deux têtes », courant « droit devant leur poitrine leur pensée errante, ils se laissent porter aussi muets qu’aveugles, effarés, race qui ne distingue pas, pour qui l’exister et ne pas être est estimé même ».
Donc, pour Parménide, la rectitude de la pensée a bien pour préalable la question ontologique.
Et pour s’assurer que tout le monde a bien compris Parménide qualifie toute son œuvre, tout ce qu’il a écrit sur le monde en tant que phusikos (philosophe de la nature), de fatras d’opinions (doxa) certainement dépassées.
Parménide nous montre le chemin en se détachant de sa propre œuvre, en nous montrant qu’il est en capacité de rompre avec son propre système de représentations pour rester fidèle à l’essentiel pour lui, son être.
Nous savons que l’œuvre de Platon place dans une sorte d’assomption un ensemble de concepts à forte charge signifiante ; les Idées, l’Unité, le Lumineux (référé au soleil), soit tout un ensemble se résolvant en ce point d’orgue qui serait l’idée même du Bien.
Et il est vrai que la mythologie comparée nous montre constamment dans la psyché humaine la connexion entre Lumière, Bien et Vérité.
Quel serait le rapport entre la Lumière et l’άλήθεια (aletheia) ?
Qu’implique fondamentalement pour l’être humain la question de la Lumière ?
Notre propos est qu’il implique Voir. Et que signifie fondamentalement pour l’être humain la question de Voir ?
On peut dire que Voir permet à l’homme de distinguer ce qui apparaît.
Et dans le mot même d’apparaître on peut discerner un mouvement qui part de l’obscurité vers la Lumière.
Donc Voir revient à discerner quelque chose qui était obscur.
Est-ce cet aspect qui explique à quel point la dialectique obscur – lumineux est si surdéterminée dans la conscience de l’être humain ?
Et le phénomène physique de voir un objet va se transposer dans le phénomène psychique de voir apparaitre non plus un objet mais une idée dans le champ de la conscience.
La question de Voir implique un changement de niveau radical.
Il s’agit du processus de métaphorisation – symbolisation par excellence.
Voir implique, à partir du passage de l’obscurité à la lumière, le passage de l’inconscience à la conscience.
Et à ce point il m’est difficile de ne pas faire référence au dieu grec Poséidon.
Poséidon dont l’étymologie du nom se décompose en Posis eidon ce qui veut dire littéralement époux de l’idée.
Cela nous ramène au principe, au Centre même de l’idée.
La femme de Poséidon est Amphitrite.
Amphitrite est une néréide (fille de Nérée) et le mot même de néréide vient de nerth signifiant en-dessous. (1)
Certains ont vu là une référence à l’Inconscient.
Et nous retrouvons là ce double aspect de l’émergence d’un monde créé, informé et ordonné à partir d’un chaos (signification du dieu grec Poséidon) et de l’émergence d’une conscience claire et lumineuse.
La question de l’être et la question de l’άλήθεια (aletheia) nous amènent à Poséidon et à l’émergence de l’idée venue des profondeurs de l’Inconscient dans une conscience claire.
L’être, et l’ouvert sans retrait nous parlent peut-être des conditions idéales permettant l’avènement de l’idée.
L’ouvert sans retrait signifie que l’ouverture d’esprit de l’homme en sa quête doit être sans retrait c’est-à-dire qu’il ne doit pas se retirer en ses représentations, il ne doit pas se retirer dans son connu.
L’homme doit se situer dans une attitude qui serait de l’ordre de la relation d’inconnu.
Ce renoncement aux représentations évoque la règle des philosophes antiques de la suspension du jugement ou Epochè.
Cet Epochè des sceptiques fut reprise par les philosophes phénoménologistes et notamment Husserl.
Pour orienter notre jugement il faut modifier radicalement notre façon naturelle de regarder le monde.
Il faut être en capacité d’accomplir ce que Husserl nomme réduction phénoménologique et cesser de porter, projeter, constamment nos jugements sur l’Objet.
Ainsi l’Objet, sauf, de nos projections sur son être pourra être contemplé sans préjugé.
Par ce biais la Conscience nous est donnée, là, nous sommes au Centre de l’idée (Poséidon) et non plus rivés, fixés, attachés, aliénés à l’idée !
Les stoïciens ont attiré notre attention sur ce qui nous est propre.
Quelle est la seule chose qui nous appartient ?
La seule chose qui nous appartient est l’Idée qui vient ici et maintenant.
Une idée vient…, elle est vraie disent les stoïciens.
Qu’est-ce qu’une idée vraie ?
Une idée vraie est une idée objective, répondent-ils.
Qu’est-ce qu’une idée objective ?
Pour eux sont objectives les représentations qu’ils appelaient kataléptikai ou représentations « compréhensives » permettant de saisir la Réalité.
Ou encore est kataléptikai une représentation qui s’arrête strictement à ce qui est perçu sans rien ajouter.
Descartes propose le terme d’idées innées pour caractériser une idée provenant de l’équipement neurobiologique par opposition aux idées « factices » créées par notre imagination que nous rajoutons sur les représentations ou idées objectives.
L’essentiel est de rester sur des suites de représentations objectives sans jamais rajouter autre chose.
Quel est cet autre chose qui dénaturerait ou contaminerait les représentations vraies ?
Pour eux il s’agirait d’une sorte de discours intérieur, issu de l’ego et de sa « folie » d’attachement, qui se grefferait sur les représentations.
C’est cet ajout qui déformerait notre perception du réel ou de l’Objet.
Epictète : « Ce qui nous trouble, ce ne sont pas les choses, mais nos jugements [faux-discours] sur les choses ».
En conclusion j’aimerai parler d’un autre mythe grec que je trouve particulièrement éclairant sur la question de la Lumière et de la Connaissance.
Ce mythe implique le héros grec Persée dont le nom déjà est un voyage au sein de la lumière. De l’hébreu Parrâsh signifiant cavalier ce qui donne l’indication d’un mouvement vers l’idéal, de Perseus (élan impétueux venant de l’au-delà) ou de Aurigena, fils de la lumière, parce qu’il fut engendré par Zeus fécondant Danaé sous la forme d’une pluie d’or.
Persée est bien le symbole de la lumière illuminant la conscience humaine en terrassant les monstres.
Certains ont assimilé Persée à Mithra, nymphe de l’océan et épouse du soleil.
Mais il est sûr que le nom de Persée est en lien avec la Perse, nommée Pars, pays de la lumière.
Certains auteurs antiques dont Hygin ont parlé d’un fils du soleil nommé Perses.
Donc ce Persée, fils de la lumière, fils du soleil, part ramener la tête de la Méduse à la demande du tyran Polydecte et revenant il libère Andromède d’un monstre marin envoyé par Poséidon.
Dans les deux cas il s’agit d’un personnage dont le nom contient medea dont la racine MAD signifie aussi bien parties génitales que pensée.
Le second est plus directement interprétable puisque Persée libère Andromède (de andros ; homme et med ; pensée), c’est-à-dire qu’il libère la pensée de l’homme.
Dans le premier Méduse (Μέδουσα), est une des trois Gorgones (de Gorgos ; effroyable) avec Euryalé et Sthéno.
Elles étaient fille de Phorcys (de Phorusso ; souiller, salir) et de Céto.
Méduse, d’une grande beauté, fut violée par Poséidon dans le temple même d’Athéna et devint mère de Pégase et de Chrysaor.
Athéna (déesse de la Sagesse) outragée changea sa chevelure en une multitude de serpents et la rendit si effroyable que ceux qui la regardaient en restés pétrifiés ou médusés.
Certains ont assimilé Méduse à la Grande-Mère des hommes et des dieux.
Ainsi nous trouvons dans le mythe une opposition entre deux divinités féminines, l’une représentant une énergie sexuelle féminine indifférenciée, l’autre Athéna, la déesse de la sagesse, celle qui sort armée de pied en cap du crâne de Zeus.
A quel danger fait-elle référence ?
Les serpents se retrouvent dans d’autres axes symboliques.
On sait que les Erynnies qui symbolisent la culpabilité ont la tête couverte de serpents.
Et bien sûr le jardin d’Eden où le serpent est à l’origine de la chute.
Eden, c’est ce commandement « tu peux manger des fruits de l’arbre de vie, mais des fruits de l’arbre de la connaissance du bien et du mal tu ne mangeras pas ».
Le danger est-il pour l’homme comme cela est dit dans la Genèse hébraïque de se référer à son propre système de référence à savoir à une vision purement intellectuelle – rationnelle au détriment d’une connaissance intuitive ?
Cela pourrait être en lien avec l’aspect séduisant de Méduse qui est parfois mis en avant.
Mais on sait que ce qui est effrayant est souvent extrêmement séduisant.
D’ailleurs c’est l’extrême séduction exercée par Méduse qui est responsable du viol de celle-ci dans le temple d’Athéna par Poséidon.
Le danger qu’elle représente est défini comme pétrification.
La pétrification figure l’impossibilité à penser.
Cette impossibilité à penser du fait de la pétrification par une vision trop intellectuelle nous fait associer sur le Labyrinthe, construit par l’architecte Dédale, et qui représente le parangon de l’impasse ou de l’aporie.
On sait que Jung s’amusait à comparer l’Intellect à Méphistophélès en personne.
Coïncidence troublante le mythe fait intervenir par deux fois Poséidon dont on sait qu’il signifie l’émergence de l’idée venant des profondeurs mais dont la femme Amphitrite donne naissance à des êtres soit monstrueux soit humains. La structure du nom avec amphi, qui signifie « les deux », marque de façon évidente l’ambivalence.
Et cette ambivalence nous renvoie au texte de Parménide lorsqu’il décrit l’humanité à deux têtes, l’humanité de la doxa !
Mais on peut y voir aussi dans la production d’êtres monstrueux une indication sur ce que donne le retrait par opposition aux figures idéales des héros de la mythologie qui correspondraient quant à elles à l’ouvert sans retrait.
Enfin certains ont pu interpréter le mythe de Méduse comme une représentation du monde protohistorique matriarcal et chtonien par opposition à un monde qui serait patriarcal et olympien.
Cela rejoint les interprétations données de Méduse comme représentant la Grande-Mère archaïque des hommes et des dieux (Cybèle).
Des analystes post-freudiens dont Ferenczi S. ont vu dans l’aspect médusé le trouble du petit garçon devant le sexe maternel dépourvu de pénis.
Pour eux Méduse représenterait l’angoisse de castration ressentie alors par le petit enfant masculin.
Cette fantasmatique expliquerait pourquoi le masque de la Gorgone fut fixé sur l’égide d’Athéna et pourquoi l’effigie de Méduse se retrouvait sur les boucliers de nombre de guerriers afin de troubler, d’épouvanter l’adversaire.
L’ouvert hors-retrait dont parle Heidegger serait-il de l’ordre d’une sortie (existence) du connu, du monde maternel archaïque ?
Est-ce une façon de quitter l’orbe maternelle et le risque d’attachement, de fixation, de culpabilisation avec au bout la punition et l’échec ?
Est-ce une façon de se référer à un univers phallique prévalent avec la dimension apotropaïque qui lui serait associée ?
Alors la question de l’intellectualisation forcenée impliquerait bien au cœur de son procès quelque chose de l’ordre du désir œdipien et donc de la culpabilité (Erynnies) et de la sanction avec Œdipe se crevant les yeux (ce qui serait un équivalent de la castration) ?
Et on retrouve là la question de voir ou de ne pas voir ce qui revient, on le sait maintenant, à la question d’être ou de ne pas être !
Alors pour finir ;
De ne pas voir à voir ?
De ne pas être à être ?
D’ouvert en retrait à ouvert sans retrait ?
De Adonaï à IOD, HE, VAU, HE ?
De Nuit à Jour ?
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Élément de bibliographie :
(1). Senard Marcelle.
« clef de l’ontologie appliquée à la psychologie » Éditions Traditionnelles ( pages 411 – 412).