Dans l’Antiquité grecque, la transmission symbolique pouvait parfois revêtir des aspects plus « imaginaires », ce qui a pu être décrit sous le dénominatif de pédérastie initiatique.
A partir de là il pouvait y avoir dérivation, pour ne pas dire perversion, dans la confusion entre la philia et l’éros, mais le sens du phénomène étant toujours, dans un contexte culturel particulier bien que général dans l’Antiquité à l’époque, celui d’une transmission par le sexe du savoir et du pouvoir.
Cette transmission, ce passage, ce don, se faisant toujours dans le sens d’un homme mûr, détenant un statut incontournable (excellence ou arété), vers un sujet « vierge », d’un âge bien déterminé et en attente culturelle et sociale forte de ce passage et donc de cet accès au statut d’homme, de citoyen, de guerrier détenant le savoir et le pouvoir.
Cela est indissociable d’une configuration particulière, d’une société guerrière ayant l’exigence de former des citoyens soldats, pères de famille et appartenant à une caste dominatrice.
Un tel système devient forcément caduc dès lors que s’instaure un système égalitaire où tous les sujets sont égaux en droit. Et cela devient insupportable à l’éthique dès lors que l’amour du prochain devient une valeur essentielle.
Mais cela conforte les théories mettant en exergue l’importance des identifications homosexuées (identification à la figure du Père) dans l’accès à la Loi et l’importance du stade phallique comme étape vers le processus de génitalisation.
Le stade phallique représentant le stade essentiel permettant à l’enfant de sortir de la captation imaginaire à la Mère.
Et cela confirme également la validité dans le psychisme humain de cette finalité, en termes d’accès à la Loi, de fécondation tant sur le plan de l’imaginaire ou du réel ou du biologique que sur celui du symbolique.
Cette fécondation intervenant sur tous ces plans de réalité (physique et psychique) est ce que nous appelons Fécondation, Don, Désir ou Amour.
Le but de la Fécondation étant d’amener l’autre à l’unification.
La sortie du système différenciant les êtres en esclaves, hommes libres et citoyens et l’irruption de l’égalité comme fondement de l’éthique (avec l’influence notamment du christianisme), va marquer une distinction entre ce qui est assimilé à de la pédérastie initiatique, dans la forme culturelle de l’Antiquité grecque en particulier et de l’antiquité en général (à savoir une différence de statut, un hiatus, entre les individus sur le registre pouvoir-savoir, une affirmation de toute-puissance phallique et génitrice), et ce qui deviendra un comportement assimilé à de l’homosexualité.
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– Détournement du rite antique et perversion.
– Laïos ou le choix de la perversion.
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