Quand on « colle » au monde, on se situe de fait dans l’insupportable ambivalence, l’insupportable contradiction et donc dans la dissociation.
Car Totalité rime avec éclatement et mort.
Totalité dit fragmentation par mise en jeu des deux termes de la dualité, de la manifestation.
On est donc en enfer, enfer parce qu’enfermé dans sa propre ambivalence, dans ses propres incertitudes.
Quand on investit une représentation donnée ou un groupe de représentations, on renforce du même coup les représentations opposées. On alimente de ce fait l’ambivalence, on renforce la non-intégration, on majore la spaltung.
Quand on accède à l’unité, on se « décolle » du monde, on met à distance, dans le champ psychique, un terme de la dualité tout en atténuant l’effet psychologique du terme opposé dans l’Inconscient.
Le fait de « renoncer » à un terme amène à « désactiver », à « neutraliser » le terme opposé dans l’Inconscient. Ce renoncement est source de rapprochement des deux termes. Et ce rapprochement, cette unification permet un dépassement de l’antinomie et, ainsi, la construction d’un objet psychique autre.
Au point nodal de l’unification s’ouvrent des portes, des passages, des liens qui permettent d’aller au-delà, plus loin que la contradiction initiale figée en son isolement.
La contradiction s’ouvre alors à d’autres notions qui l’enrichissent et permettent ainsi la construction d’un objet mental nouveau.
La contradiction est surmontée de par le changement de niveau, de par le saut de signification. L’antinomie s’ « ébroue » en quelque sorte de son isolement, en se liant à d’autres notions et en pouvant ainsi passer à un niveau supérieur.
On peut donner à ce phénomène le qualificatif de transcendance.
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Écrits en rapport :
– De l’expression : « les extrêmes se touchent ».
– De la question du « trou…ble ».
– De la pensée « non objective » au sens des Stoïciens.
– De la dialectique Conscient/Inconscient.
– De l’Inconscient conçu comme Totalité.
– De ce qui spécifierait les fonctions de conscience.
– Des processus primaires aux processus secondaires ou de la structuration de l’Imaginaire.
– Obscurcissement du champ de la conscience et perte d’unité.
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