En Asie, un philosophe a particulièrement analysé ces fluctuations de l’âme entre ses aspects inférieurs et supérieurs, et ce philosophe n’est autre que Confucius.
Confucius s’est appliqué à forger le concept de voie naturelle comme le met en exergue cette phrase ; « La loi que le Ciel a mis dans le cœur des hommes, l’observation de cette loi s’appelle la Voie. Tout homme porte en soi cette loi par sa conscience ».
Une petite digression pour exprimer le fait que cette phrase fait irrémédiablement penser à une autre phrase, d’un philosophe occidental cette fois, Kant en l’occurrence, et qui est ; « Deux choses me remplissent le cœur d’une admiration et d’une vénération, toujours nouvelles et toujours croissantes, à mesure que la réflexion s’y attache et s’y applique : le ciel étoilé au-dessus de moi et la loi morale en moi ».
D’où vient le mal si l’homme est naturellement bon ? Telle est la question que pose Confucius en substance.
Et il répond que le mal naît dans le cœur de l’homme par erreur d’appréciation.
Socrate répondrait par ignorance, Épicure par opinions fausses, et les stoïciens par faux discours.
Il semblerait que l’appréciation nécessaire à l’établissement d’une jouissance juste et naturelle des biens matériels soit en quelque sorte défectueuse.
Confucius fonde sa morale sur l’invariable milieu ou juste milieu.
L’excès et le défaut étant l’un comme l’autre également répréhensibles.
Pour Confucius l’homme a deux parties ; une partie inférieure dominée par les passions et une partie supérieure orientée vers la sagesse qui déterminerait une voie droite.
Cela fait penser aux conceptions antiques de la philosophie faisant intervenir une partie de l’âme proche du corps, des pulsions et des passions et une autre partie de l’âme, partie activée, orientée vers le Bien et le Beau comme dirait Platon.
Ainsi la voie du serpent serait responsable d’une sorte de dégénérescence ou d’atrophie de la partie supérieure de l’âme.