Un philosophe grec a particulièrement réfléchi la question du penser vrai et ce philosophe est Parménide.
Dans son poème « Sur la nature ou sur l’étant », il énonce un fait capital qui rejoint la réflexion d’Heidegger sur l’άλήθεια (aletheia).
En effet Parménide affirme que ce n’est pas l’énoncé ou l’opinion (doxa) qui importe mais une disposition générale, une attitude intérieure, qui se résume par le qualificatif d’être.
Pour Parménide pouvoir penser véritablement implique être.
Et être n’exige aucun contenu, aucune rectitude de l’énoncé, aucun accord du discours sur le réel, aucune harmonie ou mesure, mais simplement une façon d’être.
Être écarte du chemin tortueux des réflexions stériles sur ce qui n’est pas.
Être permet de renoncer à la voie « … où errent sans rien savoir les mortels à deux têtes », courant « droit devant leur poitrine leur pensée errante, ils se laissent porter aussi muets qu’aveugles, effarés, race qui ne distingue pas, pour qui l’exister et ne pas être est estimé même ».
Donc, pour Parménide, la rectitude de la pensée a bien pour préalable la question ontologique.
Et pour s’assurer que tout le monde a bien compris Parménide qualifie toute son œuvre, tout ce qu’il a écrit sur le monde en tant que phusikos (philosophe de la nature), de fatras d’opinions (doxa) certainement dépassées.
Parménide nous montre le chemin en se détachant de sa propre œuvre, en nous montrant qu’il est capable de rompre avec son propre système de représentations pour rester fidèle à l’essentiel pour lui, son être.
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