La conscience est de l’ordre du principe de réalité.
Le déploiement de la conscience implique une prise en compte croissante de la rationalité, d’un rapport logique au monde.
Cela étant coextensif à la possibilité d’abstraction.
Ces processus sont liés à la capacité de plus en plus affirmée de raisonner sur l’absence de l’objet concret ou réel par la mise en jeu de représentations de mots (ou de signes).
Il faut passer d’opérations mentales concernant les objets concrets à des opérations mentales faites sur les objets abstraits.
La capacité à manier des représentations de mots en place des objets eux-mêmes est liée à une sorte de réalisation du « meurtre » de la chose qui n’est pas sans faire penser aux « sacrifices » dans l’Histoire de l’humanité.
Le but visé étant bien le sacrifice de l’objet ou de la chose pour obtenir la faveur des dieux.
Une image équivalente est en rapport avec l’apparition de la monnaie qui permet de renoncer à un objet concret pour autre chose ayant une valeur purement symbolique.
On voit bien que ce passage du concret à l’abstrait, du réel au représenté, du signifié au signifiant, du « vu » à « l’entendu » implique un incessant double glissement.
Soit un flux permanent des images, symboles ou représentations de choses à un niveau inconscient.
Ainsi qu’un flux équivalent des représentations de mots au niveau du Conscient.
Dans le même temps, sur deux plans différents, sur deux modalités différentes de « l’être au monde» s’effectuent ces deux courants. Ils sont complémentaires, s’enrichissent mutuellement, se déterminent l’un l’autre.
Mais pour que cela soit possible il faut que l’individu soit capable de symboliser.