Pour certains la bisexualité serait une sorte de reliquat constituant en partie l’Inconscient et composé d’éléments appartenant aux deux images parentales (imagos).
Il faudrait distinguer une bisexualité qui serait l’exercice des deux sexes (bisexualité au sens premier du terme, donc au sens Imaginaire) et une bisexualité symbolique dont la signification serait justement liée à l’exercice de la fonction symbolique dans le sens d’une capacité constante à passer d’une représentation à une autre sans attachement.
Et cette bisexualité psychique, symbolique, serait à l’opposé de l’autre, la porte même de la sexuation.
Il n’y aurait pas de choix sexuel ou de choix d’objet, sur le plan de la réalité, sans le passage obligé à la bisexualité psychique ou symbolique, donc sans le passage obligé à la fonction symbolique et donc à la Loi.
Il existe ainsi plusieurs axes pour parler de bisexualité.
Il y a une bisexualité somatique attestée par les vestiges embryologiques.
Il y a une bisexualité psychologique originelle (en tant que caractéristiques psychologiques des deux sexes).
Celle-là s’amenuise progressivement avec la différenciation, la structuration et la maturation de la personnalité (cf. Fliess Wilhem).
Et c’est là, à ce niveau, que l’on peut parler de persistance d’un reliquat ou de vestiges dans l’Inconscient.
S’il n’y a pas structuration et maturation cette bisexualité risque de s’exprimer dans le comportement et on peut parler dès lors de bisexualité avérée ou comportementale, comme on parle d’homosexualité avérée ou comportementale.
Et enfin il y a cette bisexualité qui se situe sur un tout autre plan et qui correspond sur le plan mental à la capacité symbolique (Loi).
Il s’agit de la possibilité effective de glisser sur les représentations et ainsi de se référer, fondamentalement, aux imagos parentaux dans leur essence. Prendre totalement une représentation, épuiser son entière signification puis la laisser absolument s’échapper afin d’être disponible pour la suivante, tel est ce que nous appelons bisexualité symbolique.
Et dans ce cas très précis nous appelons la bisexualité symbolique, Bisexualité, ou porte de la sexuation.
Et dans ce mouvement on peut retrouver fondamentalement l’Éros de la liaison à la représentation, équivalent symbolique de la fusion à la mère, et le Thanatos de la fente ou de la césure ou de la déliaison répondant à l’injonction paternelle.
C’est cette Bisexualité-là, par ce lien fondamental aux deux images parentales, qui ouvre la porte de la fonction symbolique et de la Loi et qui permet la sexuation et l’authentique génitalisation (Or psychique).