
Dionysos apparait en Grèce à la fin du IIème millénaire avant J. C. puisqu’il est déjà attesté sur les tablettes mycéniennes en linéaire B sous le nom de Di-wo-nu-so.
Son origine serait Thrace ou Phrygienne en tout cas du proche ou moyen orient (nord-est de la Grèce, Bulgarie, Turquie).
Son étymologie fait référence par « Diwo » à Zeus, à « dieu », à « divin », à « ciel lumineux » voire à une filiation de ce même dieu.
Le reste du nom de la forme ancienne, d’origine indo-européenne, pourrait correspondre pour le « nuso » ou « nysos » à la montagne de Nysa (où Dionysos fut élevé) mais pour certains il s’agit d’une référence à des fêtes débridées ayant, déjà, une connotation orgiaque.
Ainsi le dieu de Nysa pourrait être interprété comme le dieu céleste qui induit la transe.
L’étymologie plus classique de « Dionysos » nous ramène à la précédente avec « dieu » ou « fils de dieu » élevé à Nysa.
Et l’idée de filiation est induite par l’emploi du génitif qui, en grec, permet d’exprimer justement la filiation.
On peut donc dire que ce « dieu », « fils de Zeus », « Dionysos », « Bacchos », « Bacchus » est le promoteur, l’instigateur, de phénomènes de foule caractérisés par l’usage collectif du vin et se manifestant par des pratiques orgiaques mêlant extases, danses, transes, pratiques sexuelles débridées voire transgressives.
Mais le but essentiel à travers ces mania, ces extases, ces transes, ces danses et ces cris est bien de briser les barrières mentales et de libérer l’individu des systèmes de contraintes sociales et mentales.
Et à travers aussi ces phénomènes de possession par ce dieu des marges il s’agit d’expérimenter les limites, l’altérité, sans compter cette espèce de folie ou de fureur sacrées induite par des musiques envoûtantes et des rites extatiques.
Alors Dionysos est bien « Celui qui libère l’esprit », il est le Liber Pater du monde gréco-romain qui libère par le vin, par les fêtes orgiastiques ou Bacchanales et par, disons-le aussi, la dimension mystique indissociable.
Son irruption dans le monde grec représente certainement une réaction au monde devenu excessivement rationalisé de la Grèce antique.

Les cortèges de Dionysos avec ses Ménades, ses satyres, Pan, Silène, Priape et Hyménée traduisent bien le côté phallique ostentatoire du culte dionysiaque, ce qui n’est pas sans nous rappeler que Dionysos est le maitre incontesté de la fécondité.
Et la présence d’Hyménée en ce cortège, le fils de Dionysos et d’Aphrodite, le dieu même qui préside au cortège nuptial, atteste de l’importance fondamentale de la consommation sexuelle dans les liens du mariage. Il est le garant du rite nuptial, de l’union sacrée du désir et de l’amour, sous l’égide d’Héra, déesse du mariage et gardienne du pacte.

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Cycle de Dionysos :
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