De voir à Voir !
L’enfant demeure tout d’abord collé à sa mère.
Puis il se distancie et dans cette fente survient le langage et avec le langage l’enfant rentre dans le monde symbolique.
Et après avoir collé à sa mère l’enfant colle d’une certaine façon au mot de sa mère, à la linéarité de son discours, l’enfant fait corps à la chaîne de mots, à la concaténation.
Et c’est ainsi qu’il passe de faire « corps au corps de la mère » à faire « corps à la représentation de la mère ».
Il passe ainsi de la chose à la représentation de la chose.
La linéarité des mots est de l’ordre de l’énumération des synonymes ou du déroulé métonymique.
Par la capacité à rompre liée à la fonction symbolique, s’opère le changement de sens, de niveau, advient la métaphore.
Là, il y a extraction, abstraction du « corps de la chose », là, il y a du « phallus », de la fonction paternelle (Tiers), de l’entendement.
Là, il y a du Voir.
Mais du Voir avec le sens d’entendement.
Là, Voir c’est aller au-delà de ce qui est vu.
C’est Voir au-delà de ce qui se voit.
C’est Voir plus loin que le bout de son nez.
Voir avec v c’est voir ce que l’on a sous le nez, c’est voir la chose, c’est ce que Jacques Lacan appelle l’Imaginaire.