Pour l’homme citoyen romain la première honte est d’être passif.
L’homme est censé être impénétrable.
La deuxième honte est de ne pas pouvoir satisfaire sa femme.
Après tout est possible, c’est-à-dire, tout est pénétrable à condition de s’inscrire dans une symbolique ou une rituélique ayant signification de toute puissance phallique quasi totémique et dans la ligne du culte dédié à Liber Pater, culte d’origine dionysiaque.
Là, les considérations de statut sont d’une importance majeure, c’est-à-dire que l’être pénétré ne peut être sexué dans le sens statutaire du terme (un esclave n’est plus sexué, un enfant esclave l’est encore moins).
Il s’agit d’affirmer son pouvoir phallique par le biais d’actes vécus comme étant neutres et avec en arrière fond l’expression de son pouvoir fécondant.
Mais n’oublions quand même jamais que Rome est aussi très à cheval sur les mœurs de bonnes qualités (fidélité entre époux, tempérance, contention, etc.), n’oublions pas le rôle des censeurs.
Et n’oublions pas non plus les philosophes qui prônent l’éthique et le contrôle sur les passions.
Il n’y a quasiment pas de référence à l’homosexualité : « Nous n’avons pas trace dans la littérature d’une liaison stable, établie entre deux hommes libres de même âge, ni d’exemples d’hommes ayant exclusivement aimé d’autres hommes (et qui correspondraient alors à notre catégorie d’homosexuel) »1.
1. La vie sexuelle à Rome par Géraldine Puccini-Delbey.
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