Le secret stimule la pensée, le secret est lié au fantasme d’un passage en un lieu interdit au commun des mortels, lieu où il sera possible de partager avec une communauté restreinte une connaissance d’un type particulier, permettant l’accès à un statut exceptionnel ou extraordinaire.
On rejoint là la notion d’espace sacré.
Le secret flirt quelque peu avec l’idée de partager une sorte de Trésor quels que soient les aspects métaphoriques d’une telle notion.
C’est pourquoi le sage montre et se tait, sa vie ayant valeur d’exemple.
Mais le secret peut aussi avoir une valeur double, pouvant être positif mais aussi négatif.
Dans ces aspects négatifs le secret peut entraver l’évolution, empêcher le libre jeu, il maintient en des zones obscures, cryptiques ou intestines.
Et on peut évoquer là les aspects transgénérationnels où les zones d’ombre, les non-dits, les secrets familiaux, se transmettent de génération en génération et se matérialisent, se cristallisent en symptômes et répétitions.
On peut aussi aborder la question du corps malade où les non-dits ou les « mal à dire » vont stigmatiser le corps (cf. la psychosomatique au sens large).
En ce qui concerne les aspects positifs et dynamiques du secret il est reconnu que ce qui, volontairement, n’est pas dit suscite l’éveil de l’autre et stimule vigoureusement sa pensée.
Là, le non-dit n’a justement pas la vocation d’étouffer la vie de l’esprit, d’aliéner autrui, mais bien au contraire de lui ouvrir la voie de la Pensée, la voie du Symbolique, la voie de la vie psychique.
Le Père, en sa fonction symbolique ou d’interposition (Tiers), est le mieux placé pour transmettre à son enfant la Loi de vie psychique, c’est-à-dire le secret de la Vie.
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