Le trou…ble est une lacune dans le courant idéatif, et c’est par là que le « faux-self » peut surgir, augmentant la béance, majorant la blessure.
Il s’agit du choix entre une poussée authentique ou une illusion de pensée, un reflet de pensée, une non-pensée, le néant, la mort…
Parménide parlerait là de zone de « non-être » lui pour qui penser véritablement implique être tel qu’énoncé dans son poème « Sur la nature ou sur l’étant ».
D’où l’interruption du cheminement de la pensée, du cours de la pensée qui apparaît coupée, chaotique. Et dans la coupure apparaît un semblant de pensée, une caricature, une reproduction de l’extérieur (l’extérieur étant l’autre introjecté). D’où l’aspect « schizophrénique » avec la succession d’éléments de dire étrangers à sa personne.
Un élément de pulsion non reconnu, non intégré apparaît plus ou moins dans le champ de conscience, le trou…ble s’installe, le trouble installé, la pensée est comme suspendue. Si dans cet espace de temps une non-pensée s’impose, le court-circuit s’installe, le « faux-self » et son extériorité s’emparent de la personne, qui pour le coup, devient véritablement « personne ». Le représentant de l’extérieur dans la personne ou le représentant des « personnes extérieures » dans la personne prend les commandes (cf. Alain de Mijolla et ses visiteurs du moi).
L’aliénation est accomplie.
La réponse ne pouvant être endogène, authentique, émanant du self, donc bonne, le « faux-self » fait intervenir l’externalité. L’externalité se mettant en place du sujet, le trou…ble diffuse via l’externalité vers la « réalité » (c’est-à-dire dans le système psychique d’appréhension de la « réalité » du « sujet » comme dirait Berkeley).
Ainsi un désir non reconnu, non admis, non intégré psychiquement, tombe sur le système de « réalité ».
La clef serait d’assumer le trou…ble, le silence, l’absence pour que survienne… le sens.
L’agir par répétition phonémique, on le sait, n’amène aucune réponse.
G. Rosolato dirait que la métonymie n’est d’aucun secours !
Il faut donc arriver à l’extinction du discours parasite et aliéné, fils du manque fondamental, qui se substitue à l’activité mentale accordée au « réel » et dans l’élaboration du désir authentique émanant du self (Désir).
Le trou…ble, le doute, l’effroi devant le vide ou plutôt l’absence, imposerait dans le cas du mauvais choix une compulsion mortifère, à valeur de réassurance, basée sur la création d’une illusion de mentalisation usurpant la réponse authentique, propre, du self.
L’illusion des illusions, le paradoxe des paradoxes est de prendre ce fantasme d’idéation, cette absence déguisée en présence, ce vide, ce manque, pour justement la pensée vraie (Pensée).
Ainsi nous sommes au cœur de la tragédie, une absence qui se substitue à une présence et qui se prend à exister et qui se donne des airs !
Oui c’est la grande usurpatrice.
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