Personne !
Qui est le Moi ?
Une personne.
Qu’est-ce qu’une « personne » ?
Une personne correspondrait-elle à « personne » ?
Ulysse hurle à Polyphème « tu diras que c’est Personne qui t’a crevé l’œil ».
Donc une personne ferait référence à « personne », c’est-à-dire à un vide, à une absence.
Ce qui marquerait la « personnalité » d’un être humain serait en même temps quelque chose de l’ordre d’une vacuité.
Persona et masques grecques de la tragédie.
Le Moi ne serait donc pas le sujet.
Mais alors qui est le sujet ?
Le Soi serait-il le sujet ?
Le sujet serait le Soi et le Moi serait « personne » !
Le sens de la tragédie grecque serait-il que tant que l’on se situe dans le registre du Moi on demeurerait irrémédiablement un être passif balloté par les évènements, balloté par le destin ?
Cela voudrait-il dire que seul le Soi permettrait d’accéder à quelque chose de l’ordre de la liberté ?
Cela voudrait-il dire que tant que l’on situe dans le registre du Moi on demeurerait captif de la dimension lunaire et de ses déterminismes ?
Et Moi ferait, dans ce sens, forcément référence à la dimension de l’enveloppement lunaire.
A contrario l’accession au Soi propulserait dans la dimension solaire, apollinienne, de l’existence.
Et si le Moi est fondamentalement fragmenté (moi-s), le Soi est assurément de l’ordre de l’unité (un/an).
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