Le Désir fondamentalement, est, fantasmatiquement, pulsion à pénétrer l’« autre ».
La sexuation fait que, pour l’homme, ce désir coïncide avec ce que l’on pourrait nommer « pénis + ».
Quant à la femme son désir serait plutôt de l’ordre du « pénis – ».
Ainsi pour l’un comme pour l’autre sexe la pulsion sexuelle est du registre de la dimension phallique génératrice de triomphe, de joie, de toute-puissance, bref de tout ce qui constitue la position narcissique-phallique.
Ainsi le désir sexuel féminin, sain, assumé, heureux parce que narcissiquement valorisant est équivalent au désir sexuel masculin.
Mais si la femme ne désire pas, si elle n’est pas consentante, mais au contraire forcée, violée, humiliée, elle vit le rapport dans une atmosphère de catastrophe psychologique, d’effondrement narcissique, d’atteinte profonde à son intimité, confrontée qu’elle est à une intrusion destructive au cœur de son être comme jadis elle vécut l’attaque fantasmatique par les mauvais objets.
Et, là, elle croise non pas l’équivalent de la position narcissique-phallique masculine mais son opposé.
On peut ainsi dire que l’éveil du désir sexuel correspond à la reconnaissance du vagin, ce vagin non reconnu par la mère, zone endormie, zone silencieuse, zone enfin qui s’éveille au désir et à l’amour.
Car sinon point d’éveil et le vagin demeure quiescent, et le clitoris continue à régner en maître.
Car le sens du désir humain, fondamentalement, est d’investir, de posséder phalliquement le corps maternel comme le fait le père.
Et la fille suit le chemin du garçon jusqu’à ce point, cette limite, où le réel, à l’évidence, affirme la différence des sexes.
Mais l’envie du pénis persiste malgré tout, même après l’investissement du père et l’envie fantasmatique d’avoir un enfant de lui.
Oui il y a toujours au fond de la psyché humaine ce socle incontournable de l’équivalence pénis – enfant.
Mais avec la réussite de la sexuation cette envie du pénis va se résoudre dans la relation d’amour et là, enfin, l’acte consenti, amoureux avec un homme mature, ayant lui-même dépassé ses angoisses de castration, va permettre à la femme de vivre sa sexualité de façon pleine et entière avec un vagin reconnu, sorti des limbes de l’anesthésie et de l’inexistence.
Car le vagin de la petite fille demeure quiescent, singulièrement inexistant ou silencieux, et on peut expliquer cela par cette dynamique fondamentale du Désir, chez l’enfant et quel que soit son sexe, de posséder la mère.
Certains ont interprété ce silence originaire du vagin, non comme l’expression de ce Désir fondamental, mais comme un impératif de la loi paternelle, comme une sorte d’imposition patriarcale à soumettre la fille, la femme, à cet ordre paternel. Et la mère elle-même contribuerait grandement au maintien de ce silence.
Et de fait le silence vaginal des petites filles semble s’estomper d’autant plus que nous nous rapprochons d’un registre psychotique. Comme si la prégnance de la fusion mère fille pouvait contribuer à rendre ce vagin moins réprimé.
Certes plus l’ombilic est ouvert, plus la fusion mère enfant est forte et plus la prégnance paternelle, le troisième terme et sa Loi, s’en trouverait amoindri !
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