Au niveau du macrocosme, le Principe de réalité, ou premier moteur selon Aristote, ne peut être appréhendé que hors le monde puisque le monde figure son reflet ou sa « mise en morceaux ».
Donc l’Un, équivalent philosophique de ce premier Principe, est absolument et radicalement, hors le monde.
Et pour l’homme, au niveau microcosmique, il est en est de même, sa psyché doit être en fuite par rapport au monde des représentations, ce qui signifie que tout attachement à une représentation, quelle qu’elle soit, revient à deux, revient à deuce, revient à diable (deuce signifie diable en anglais).
Le Principe est alors ce vers quoi tend le processus métaphorique, ou « fuite des signifiants », ou procès symbolique.
Ce processus est de l’ordre d’un phénomène de « dematerialisation ».
Ainsi ce qui spécifie le Principe est donc, tant au niveau de la transcendance que de l’immanence, la fuite du monde pour le macrocosme, la fuite des signifiants ou représentations pour le microcosme.
Mais l’on sait que les niveaux d’immanence et de transcendance se tiennent par la main puisque l’un n’est que la projection de l’autre sur un « ailleurs ».
« Dieu » dans le monde reviendrait, comme il a été dit précédemment, à diable !
Le Principe serait donc ce vers quoi tend le processus métaphorique et toute densification serait un arrêt du processus, une sorte de chute !
Toute tentative pour ramener le Principe au niveau du sensible, au niveau du « monde », serait une victoire de Lucifer, une victoire de la mort (mort psychique).
« Materialiser », revient à s’attacher à une représentation ou à un système de représentations.
Interrompre le processus métaphorique et soudain « densifier » sous la forme d’un système, comme « Dieu » par exemple, serait succomber au retour du refoulé, serait chuter.
Oui, « Dieu » en tant que concept, est bien ce vers quoi tend le processus métaphorique, la fuite du signifiant.
Mais « Dieu » en tant qu’idole, serait l’arrêt du processus métaphorique et la densification d’une chaîne de signifiants, ce serait le retour à l’extérieur, à l’environnement, à l’aliénation.
Assurer la fonction symbolique en ayant le Pouvoir de « rompre » par rapport à toute représentation, par rapport à tout système de représentations, c’est véritablement s’acheminer sur la voie de la métaphorisation, c’est assumer la « fuite du signifiant », c’est progresser vers l’unité.
Et ce pouvoir de « rupture » pourrait faire penser à ce qu’Edmond Husserl nomme « réduction phénoménologique ».
Progresser vers l’unité revient à réaliser le Principe de réalité.
Cela revient à Féconder le réel en Réalité sans fin.
Le contraire revient à refuser le Principe, à refuser l’unité et la Génitalisation (génitalisation vraie au sens freudien du terme), à se maintenir dans le monde, dans le deux, dans le deuce !
C’est se maintenir dans la Totalité !
C’est se maintenir dans l’orbe lunaire et renoncer à se situer dans la dimension apollinienne de l’existence, c’est refuser le principe solaire de la re-naissance.
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Écrits en rapport :
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– De ce qui fonde la métaphysique.
– De cette bonne vieille métaphysique.
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– Essai de métaphysique autour de la dialectique Un/Totalité.
– Loi et sortie du monde sub-lunaire.