Cette histoire a commencé il y a bien longtemps, une première page a débuté son remplissage, et cette page en a appelé une autre, et ainsi de suite…
Une réflexion qui s’amorce alors, elle s’est centrée d’abord sur les concepts fondamentaux de la psychologie. Et, à partir de là, peu à peu elle s’est étendue au champ perceptif et idéatif, bref au champ phénoménologique propre.
Et petit à petit du champ phénoménologique et par le champ phénoménologique se sont rajoutés les concepts propres à la philosophie.
Mais en fait, concepts fondamentaux de la psychologie et concepts fondamentaux de la philosophie font partie intégrante de la progression dans le champ phénoménologique, c’est-à-dire dans le champ propre.
Il faut comprendre cela comme une véritable expérimentation.
Mais expérimentation de quoi ?
Il s’agit de l’expérimentation du champ de l’existence humaine.
Qu’est-ce que la vie psychique ?
Qu’est-ce qu’être sujet ?
Qu’est-ce qu’être ?
Cette question est vieille comme l’humanité, les hommes qui s’y colleront, qui ne l’escamoteront pas, suivront ce chemin, cette voie même de l’expérimentation, de l’orthos logos recta ratio des antiques.
Une question se pose, un quoi est proféré, quelle est la réponse et d’où vient la réponse ?
Cela traite de cette question qui se pose et de cette réponse qui survient et ainsi d’une suite de questions et de réponses.
Et quelle signification peut avoir une suite ininterrompue de questions qui se posent et de réponses qui s’ensuivent ?
Mais il y a un autre aspect important et qui réside dans le fait que cet enchaînement des questions et des réponses, qui se pose à la croisée des champs psychologiques et philosophiques, et dans la dynamique phénoménologique propre, va en outre se structurer en un mouvement circulaire et ascendant dans le domaine spécifique de l’investigation analytique. Et, à mon avis, c’est ce travail en la structuration qui va véritablement amener l’aspect « transcendant » du procès.
Transcendant étant pris dans le sens d’élévation, de verticalité, bref de Symbolique.
La trame de ces Ecrits est l’expérience même de mon existence, de mon vécu, de mes études, de mes lectures… Il prend en compte ce qui émerge, ce qui jaillit mais toujours dans certaines conditions.
Jamais lorsque je suis pris dans le siècle, dans le tourbillon des pensées obsédantes et des ruminations mentales.
J’écris toujours ce qui est de l’ordre des pensées qui jaillissent spontanément, naturellement, je dirai même objectivement.
J’écris donc toujours dans un état psychologique particulier pour lequel Bion parlerait de pensées alpha et Platon, à propos de Socrate, de Daimon.
Les mots en majuscule évoquent les concepts pensés dans cet état psychologique que l’on pourrait qualifier de « être en la Loi » ou « en le Symbolique ».
La Loi n’ayant bien sûr rien à voir avec le code civil ou une quelconque norme sociétale mais bien plutôt avec un certain type de fonctionnement psychique !
Le type même de fonctionnement psychique qui me paraît nécessaire pour s’engager sur le chemin de la connaissance du monde et de soi-même.
Hors majuscule, il s’agit de ce qui est vécu en une position que l’on pourrait qualifier d’Imaginaire, au sens où Jacques Lacan a défini ce terme.
Pour moi ce terme correspond parfaitement à la vie imaginative, perceptive et idéative de l’individu pris dans les rets de son fonctionnement psychique prosaïque.
Donc cet état particulier, qui requiert des majuscules, a été dit de l’ordre du Symbolique par opposition à l’Imaginaire (cela toujours en référence à Jacques Lacan).
Le grand Platon a également effectué une dichotomie entre le monde des Idées et un autre monde qui serait le monde sensible.
Heidegger a magistralement évoqué la question de l’être à défaut de l’étant (Être et Temps).
Husserl a parlé de réduction phénoménologique par opposition au monde de la vie psychique ordinaire.
Et dans la pensée extrême-orientale on pourrait évoquer la dichotomie entre manas et buddhi.
Dans mon vécu j’ai pu discerner la différence radicale entre mon fonctionnement psychique dans le siècle, et dans le partage avec autrui des plaisirs et des peines habituels, fonctionnement souvent confortable et rassurant mais irrémédiablement marqué du sceau du « connu » inhérent à l’esprit grégaire.
A contrario dans une autre modalité fonctionnelle, par l’étude des textes, par l’herméneutique, par la philologie, par l’expérimentation de la pensée propre, j’ai pu vivre quelque chose de l’ordre d’une joie certaine quoique entachée d’un soupçon de vécu autistique.
Certes le Soi flirte fondamentalement avec la question autistique tant qu’il n’a pas dépassé une certaine étape.
Et d’ailleurs, pour quiconque, cette prétention à écrire, à transmettre, à communiquer quelque chose de l’ordre de sa pensée ou de son expérience n’est-il pas saturé d’une prétention certaine, d’une vague mégalomanie.
Serait-ce de l’ordre du Soi grandiose tel que l’a théorisé Kohut ?
Mais je m’assume comme chercheur, comme une sorte de Diogène sans le cynisme et surtout sans le talent, je revendique l’expression d’une philosophie du pauvre, de l’indigent, de l’explorateur de la psyché…
Je revendique la traversée de ce « bazar » et le dépassement de ce fameux plafond de verre qui représenterait le noyau dit psychotique.
Toutes les traditions montrent ce passage, évoquent ce franchissement.
Donc l’acte d’écriture s’est imposé à moi. Certaines occurrences mentales survenant, il me fallait impérativement les noter sous peine d’obsessionnalisation.
Même si mon discours peu parfois prendre l’aspect d’un discours spécialisé, il n’en est rien. Il n’a aucune prétention. Il survient…
C’est un processus qui se situe dans le registre de la philosophie naturelle, pas du tout dans celui de la philosophie savante, universitaire et académique. Il s’agit de la philosophie de tout un chacun, de l’homme basique, de l’homme lambda, qui fait des tentatives de réponses aux questions inhérentes à l’existence humaine.
Les mots que j’utilise sont mes mots, ils sont liés à mon histoire et à mon parcours de vie.
Je ne suis pas plus analyste que symboliste, helléniste, indianiste, philosophe ou spécialiste de la mythologie ou de l’herméneutique. Mais tous ces domaines sont mes passions et le vocabulaire utilisé en atteste tout simplement.
Alors, œuvre poétique ?
Peut-être, mais sans le talent littéraire !
Alors que reste-t-il ?
Peut-être tout simplement le besoin de transmettre quelque chose de l’ordre de mes passions intellectuelles, émotionnelles, sensibles.
J’ai mené une vie de « fouineur », j’ai cherché la voie du bonheur dans toutes les cultures, dans tous les textes de l’humanité.
J’ai trouvé ces écrits immensément profonds, grandioses et magnifiques, j’ai eu le sentiment de contempler des joyaux sublimes.
J’ai trouvé une unité sur le fond des sujets traités, l’herméneutique m’a montré qu’au bout du bout il n’y aucune différence entre les hommes.
On se massacre pour des motifs religieux au pied des pyramides et on s’Aime au sommet des même édifices !
Il s’agit partout de la même légitime aspiration au bonheur partagé.
Peut-être ai-je tout simplement le désir d’apporter une toute petite pierre supplémentaire pour attester de notre belle uniformité et, qu’au bout du compte, nous aspirons tous à contempler l’ultime et fondamentale Luminosité aimante décrite par les Maîtres des chaînes himalayennes.
Une dernière petite chose, certes le texte est d’un abord difficile pour ne pas dire rude, mais la persévérance est nécessaire. Il faut simplement savoir que les Écrits se complètent mutuellement.
Rien n’est fondamentalement dit sur un Ecrit, seule la suite des Ecrits reflète un sens qui tend à être moins parcellaire.
Comme dans la suite des représentations mentales la notion de justesse se développe progressivement.
Il est d’importance de ne jamais considérer qu’un Écrit représente ce que je pense vraiment sur un sujet donné.
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