Mélampous initié aux arts divinatoires par Apollon connaissait également le langage des animaux ce qui lui permit d’entendre une conversation entre deux vers de la poutraison de la cellule dans laquelle il était le prisonnier de Phylacos.
Il apprit ainsi que la poutre allait céder et le toit s’effondrer.
Il demanda à changer de cellule et quelques jours plus tard effectivement le bâtiment s’écroula.
Phylacos impressionné par ses dons de voyance lui demanda de guérir la stérilité par impuissance sexuelle de son fils Iphiclès.
Reprenons le texte même d’Apollodore : « Mélampous accepta contre la promesse de recevoir les vaches en échange. Ayant sacrifié et dépecé deux taureaux, il invoqua les oiseaux, un vautour s’approcha et lui appris que Phylacos, un jour qu’il châtrait des béliers, avait posé près d’Iphiclès son couteau encore ensanglanté et que l’enfant, effrayé, s’était enfui. Phylacos avait alors planté ce couteau dans le tronc du chêne sacré et l’écorce l’avait peu à peu absorbé.
Il affirma que s’il en raclait la rouille, quand il l’aurait retrouvé, et que s’il la donnait à boire à Iphiclès pendant dix jours, celui-ci aurait un fils.
Ainsi informé par le vautour, Mélampous retrouva le couteau, en gratta la rouille et la donna pendant dix jours à boire à Iphiclès, qui eut un fils, Podarcès (La bibliothèque « Le chant du monde » Editions de l’Aire p. 50).
Ainsi la scène traumatisante apparaît clairement avec un fils qui observe son père castrant des béliers, animal symbolisant l’hyperactivité génésique, avec un couteau et ce couteau, encore ensanglanté, est soit posé à côté d’Iphiclès soit exhibé lorsque le père se tourne soudainement vers son fils.
La réaction d’effroi de l’enfant mêle le contexte manifeste de castration des béliers et la dimension relationnelle d’un père et de son fils.
La rouille du couteau retrouvé et extirpé de l’écorce du chêne sacré sera le principal ingrédient de la potion administrée à Iphiclès.
Et cette rouille administrée pendant dix jours va guérir l’intéressé car on peut imaginer, dans la logique psychologique de la magie d’imitation, que la rouille qui attaque la lame du couteau qui castre est aussi la rouille qui attaque et qui « liquide » le traumatisme psychogène de castration responsable de l’impuissance et donc de la stérilité.
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