Un des sens de l’irruption dionysiaque fut peut-être de symboliser l’aspect phallique par le retour à l’état de nature, le retour au cru (omophagie), l’éclatement des tabous, parfois la sauvagerie, etc.
C’est le sens même de la pulvérisation du carcan social, des règles de la Civilisation, d’un ordre social par trop rigide voire obsessionnel constitué d’une accumulation d’interdits sociaux et culturels.
« Dionysos » peut représenter aussi une sorte de « crise d’adolescence », de rite de passage, une façon de faire « table rase » afin de retrouver le pouvoir originel du « Phallus ».
Retrouver pleinement le « Phallus » passe peut-être par le retour à une spontanéité psychique, par la mise à bas de toute idole (au sens d’attachement à des représentations mentales de l’ordre de la règle, de la bienséance, de ce qui est posé comme « bien », comme « bon », comme « juste », etc.).
Retrouver pleinement le « Phallus » passe par le retour vrai et authentique à la Loi, c’est-à-dire à la capacité de se distancer de toute représentation psychique quelle qu’elle soit.
Et c’est peut-être là ce qui constitue le cœur de l’ambiguïté du dionysisme.
Retrouver pleinement le « Phallus » passe encore peut-être aussi par assumer véritablement la fonction symbolique et en quelque sorte à renouer avec l’Innocence.
Et là le paradoxe est complet, le passage à l’intégration psychique du « Phallus » se ferait par l’Innocence !
Mais le retour à Dionysos aussi, de façon encore plus fondamentale, c’est l’affirmation du meurtre rituel du dieu, sa consommation (repas rituélique) et l’explosion orgiaque qui suit.
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Écrits en rapport :
– A propos de la notion de banquet.
– Mélampous ou le premier devin, médecin et prophète.
– Flux Père/Mère, ou parents combinés, monothéisme et Tétragrammaton.
– Du sacrifice à la génitalité ou de la dimension phallique de l’existence.
– De l’âge d’or ou du temps de Chronos.
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