Le père totémique du mythe, dans la toute-puissance de sa sexualité tyrannique, dans son affirmation pulsionnelle sans frein, en tant que phallophore (référence à L’ordre sexuel de Gérard Pommier), symbole du père dans sa dimension exclusivement sexuelle, est vécu dans le fantasme comme celui qui a des déjections.
On se situe donc dans un registre anal et scatologique constitué d’expulsions de matières et de sperme.
Déféquer et « spermer » !
Et dans la défécation, dans l’aspect anal de rejet, l’investigation analytique a toujours vu un aspect sadique.
Et cette même investigation a constamment repéré les liens entre le pénis et le « bâton fécal » ainsi que la ligne symbolique plus générale excrément/pénis/cadeau/enfant.
Et tout ce qui est du registre de l’expulsion a été interprété comme expression de sadisme ; cracher, uriner, déféquer.
Donc le père, dans sa dimension totémique, dans sa dimension sexuelle exclusive, dans sa séduction est d’essence scatologique !
Son désir revient à l’excrément.
C’est pourquoi souvent les fantasmes de séduction par le père ont des relents excrémentiels !
Le père totémique est de l’ordre de la « merde ».
Le seul coït du père valable, bon et structurant dans le fantasme, est celui qu’il a exclusivement avec la mère.
C’est le seul qui est en rapport avec la « Loi ».
Toute sexualité qui sort de la « Loi » ainsi établie, qui est du registre du père totémique, fait inévitablement référence, dans le fantasme encore une fois, au père « pervers ».
On peut dire que le père totémique tout puissant, par sa sexualité dominatrice, « fécalise » et les femelles et les jeunes mâles.
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Écrits en rapport :
– Repas totémique ou commensalité de déculpabilisation.
– Repas totémique et incorporation de la toute-puissance paternelle.