Dans la pensée hébraïque, telle qu’elle peut se présenter dans l’Ancien Testament, connaître a pour signification l’acte conjugal.
Et d’ailleurs dans la mystique juive, mais pas que, « Dieu » se retrouverait dans la tension et le point de rencontre des deux sexes.
Ainsi donc la connaissance serait de l’ordre d’une tension vers un objet de désir, tension qui mobiliserait tout le psychisme.
Mais cette tension mobilisant tout le psychisme implique une organisation/structuration de la psyché qui a reçu un nom de Freud et ce nom est le mot génitalité.
Le concept de génitalité implique donc la subordination de toutes les pulsions et désirs partiels au service de la sexualité adulte, au service de la reproduction, au service de la génitalité.
Donc connaître, dans le fond des mentalités patrilinéaires, c’est connaître le sexe de la femme.
La connaissance, en suivant cette ligne, c’est la réalisation du sexe de la femme comme Objet du Désir.
Et il y aurait une sorte de chemin allant de l’Objet du Désir à l’Objet de la Connaissance.
Il y aurait, par extension, une diffusion de l’objet « corps féminin à féconder » à l’objet « corps du réel également à féconder ».
A partir du concept d’intentionnalité de Brentano, selon lequel les phénomènes psychiques se dirigent vers quelque chose, Husserl parle de corrélation entre le mouvement de la pensée vers l’objet et l’objet lui-même1.
Dans cet acte de visée de la conscience (noèse) vers l’objet, tel qu’il apparaît dans les phénomènes de la conscience (noème), il y aurait une sorte de coïncidence.
Une coïncidence qui s’approcherait des phénomènes d’évidence et qui impliquerait le don que ferait l’objet de la connaissance à la conscience saisissante.
Et dans cette corrélation, cette coïncidence, cette évidence, certains y ont vu justement quelque chose de l’ordre de la parole biblique.
—
1. « Atlas de philosophie » Peter Kunzmann, Franz-Peter Burkard et Franz Wiedmann.
—
Écrits en rapport :