Le sexe de la femme est « ce » par quoi passe tout être humain en naissant.
La coupure du cordon ombilical et le premier cri suivent ce passage.
Cette séparation fondamentale va originer la nostalgie d’un paradis perdu, elle va fonder la notion de manque.
Cet évènement va représenter en quelque sorte la matrice même de la quête de l’objet de la connaissance !
L’Autre perdu, dont on est radicalement séparé, représente l’astre fascinant, l’astre distant dont on regrette profondément l’absence.
Cet astre perdu dont on est absolument nostalgique fonde l’étymologie même du mot désirer.
En effet désirer veut dire étymologiquement « être séparé de ».
Et c’est l’acceptation, la prise en compte, de cette séparation qui ouvre véritablement l’accès au Désir, qui permet le Désir d’un objet équivalent mais différent !
A partir du moment où cette séparation est parfaitement assumée le Désir de l’homme va s’orienter vers la reconquête de cette objet, il va constituer le sexe de la femme comme objet de son désir.
On rejoint par-là la conception biblique selon laquelle connaître, pour l’homme, revient à connaître sexuellement sa femme.
Et de cette connaissance prosaïque, imaginaire, du sexe de la femme, de cette orientation du désir masculin, va découler le Désir de la connaissance de la Réalité, le Désir de l’Objet de la Connaissance.
Il y a donc une ligne Objet du Désir ou sexe de la femme à Objet de la Connaissance.
Et pour la femme ?
Pour la femme le mouvement est identique, il y a le même manque, la même nostalgie du paradis perdu, la même aspiration à retrouver l’astre dont elle est séparée.
Mais la différence des sexes, et ce qu’elle va vivre comme une castration de par une naissance sans pénis, va l’amener à se détourner de sa mère, à se rapprocher de son père, à vouloir un enfant de ce père et finalement, renonçant à son père, à vouloir un enfant d’un être équivalent mais différent de lui.
On retrouve bien, dans les deux sexes, la Loi qui interdit le commerce sexuel avec le parent de sexe opposé mais qui l’autorise avec un objet du même type mais différent.
Donc la femme, à un certain moment, et le plus généralement, stoppe la poussée de son désir vers le sexe de la femme pour désirer le Désir de l’homme.
Elle va désirer le Désir de l’autre.
La pression biologique, la différence des sexes, la loi du père, l’amènent à inverser son désir, à accepter une certaine dose de masochisme et de passivité afin d’incarner pour l’homme l’Objet du Désir.
Mais cette mutation va la constituer comme Mère et va l’amener à représenter pour la nouvelle génération l’astre perdu de la Nostalgie humaine.
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