Selon Hésiode et sa Théogonie il nous est dit que Gaia (la Terre) eut de Pontos, « la mer aux flots stériles toute gonflée de vagues » des enfants ; « d’abord Nérée, sincère et véridique ; on l’appelle le Vieillard parce que son savoir est sûr et qu’il est bienveillant : il n’est pas oublieux des lois divines et ses pensées sont empreintes de justice et de bonté.
De l’union de Pontos avec Terre naquirent ensuite le grand Thaumas et le valeureux Phorcys, Céto aux belles joues et Eurybié qui porte en sa poitrine un cœur d’acier ».
Nérée eut de sa femme, Doris, une Océanide, fille par conséquent d’Océan et de Téthys, une nombreuse progéniture constituée essentiellement de filles, les Néréides, et d’un fils, Néritès.
Nérée, dieu primordial, est le plus souvent représenté comme un vieillard doux et pacifique, armé d’un trident, chevauchant un triton et pouvant changer de forme tout comme un autre dieu marin du nom de Protée (Protée est donné comme fils ou comme serviteur de Poséidon).
Des cinquante, ou parfois cent, Néréides seules quelque unes jouent un rôle d’importance dans la mythologie grecque.
Thétys, tout d’abord, femme de Pélée, qui sera la mère d’Achille et Amphitrite, ensuite, qui sera la femme de Poséidon. On peut rajouter Galatée, à la peau blanche, aimée du Cyclope Polyphème ainsi que Psamathé qui aura de Eaque un fils du nom de Phocos.
Thaumas va s’unir à Electra, une fille d’Océan et de Téthys, qui lui donnera des filles dont Iris, la messagère des dieux et les Harpyes.
Les Harpyes sont au nombre de deux ou de trois et ont pour nom Aello ou bourrasque, Ocypétès ou vole-vite et, pour la troisième, Célaeno ou Obscure.
Elles semblent liées aux phénomènes météorologiques, comme leur sœur Iris ou arc-en-ciel (messagère des dieux).
Hésiode nous les décrit comme des êtres « à la belle chevelure » qui, « d’une aile rapide », vont « suivant les oiseaux et le souffle des vents ».
Mais cette manière légère et presque joyeuse de les décrire va céder la place avec le temps à des descriptions terribles évoquant les vautours ou les rides de la vieillesse ou les becs et ongles crochus, les serres acérées de l’avidité.
Les phénomènes physiques de la nature sont certainement là en lien avec des aspects tragiques tournant autour de la sécheresse et de la famine qui lui est subséquente.
L’image tragique ira plus loin encore avec les Harpyes à l’odeur pestilentielle, qui volent la nourriture des hommes affamés (comme Phinée), qui enlèvent les enfants, qui emportent les âmes en Enfer.
Phorcys, dit le Monstrueux, épousa sa sœur, Céto, et ils eurent pour enfants les Vieilles femmes ou Grées « les vieilles aux belles joues, dont les cheveux grisonnent dès la naissance » nous dit Hésiode, les Gorgones, le dragon gardien du jardin des Hespérides et parfois Scylla, le monstre marin du détroit de Messine, proche de Charybde, et autrefois belle jeune fille métamorphosée en créature hideuse par la magicienne Circé.
Les Gorgones qui, selon Hésiode, « demeurent au-delà de l’illustre Océan, aux limites de la nuit, où sont les Hespérides à la voix claire, Sthenno, Euryale et Méduse, qui connut le malheur. Méduse était mortelle mais les deux autres ne devaient connaitre ni la mort, ni la vieillesse. Cependant, c’est auprès de la seule Méduse que se coucha Crin d’azur sombre (Poséidon), sur l’herbe tendre, parmi les fleurs printanière ».
Lorsque Persée décapita Méduse surgit alors Pégase, le cheval ailé, et Chrysaor tenant l’épée d’or.
Uni à Callirrhoé, une Océanide, Chrysaor eut pour enfant Géryon, le géant aux trois têtes, flanqué de son chien Orthos, ainsi, nous dit Hésiode, qu’un « monstre contre qui nul ne peut rien, qui ne ressemble en rien aux hommes mortels, ni aux dieux immortels : c’est la divine Echidna, la vipère au cœur violent. Elle est moitié nymphe – aux yeux vifs, aux belles joues-, moitié monstre, serpent terrible et long à la peau tachetée : elle se nourrit de la chaire crue dans les entrailles de la terre vénérable ».
C’est elle qui unit à Typhon, divinité éminemment malfaisante, enfanta Orthos, le futur compagnon de Géryon, et Cerbère, le chien d’Hadès, ou chien des Enfers aux cinquante têtes.
Elle enfanta également l’Hydre de Lerne qui, selon Hésiode, « ne songe qu’à nuire » élevée par Héra « pour satisfaire une haine inexpiable contre le vigoureux Héraclès ».
Elle mit au monde également Chimère, une chevrette qui, selon la même source, « souffle un feu irrésistible : grande, rapide et puissante, elle inspire la terreur. » Outre de la chèvre elle tenait du lion et du serpent.
S’étant unie à Orthos, cette fois, elle mit au monde la « funeste Phix, fléau des enfants de Cadmos », selon Hésiode, et le lion de Némée qui sera terrassé par Héraclès.
Phix ou Sphinx est un monstre féminin à corps de lion et ailes de rapace et c’est elle qui questionne Œdipe.
Eurybia ou « vaste violence » est également une divinité marine primordiale qui épousera Crios le Titan de qui elle aura trois fils ; Astréos, Pallas et Persès.
Astréos, dit « l’Etoilé », uni à Eos (l’Aurore) il eut pour fils les vents ; Borée (le Vent du Nord), Zéphyr (le Vent de l’Ouest), Notos (le Vent du Sud) et Eosphoros (l’étoile du matin) ou Lucifer chez les Latins.
Pallas s’unit à Styx dont il aura comme enfants ; Victoire, Zèle, Pouvoir et Force.
Nikè (Victoire), Zélos (Zèle), Kratos (Pouvoir) (Zèle et Victoire) ainsi que Force et Pouvoir.
Persès, quant à lui, épousa Astéria, une fille de Phoebé et de Coeos, dont il aura plusieurs enfants dont la déesse Hécate.
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