Le yoga a toujours su garder, malgré son évolution vers une sorte d’intellectualisation spiritualisante, un certain goût pour la question de l’énergie vitale. Il s’agit de s’appuyer sur les forces vitales de l’organisme afin de les maîtriser, de les contrôler.
La dimension magique de la pensée indienne se retrouve là et la discipline de chasteté exigée ne l’est que pour assoir cette sorte de volonté de puissance. Donc l’ascèse est le sacrifice permettant un contrôle absolu sur la force vitale, sur le potentiel biologique.
N’est-ce pas le sens des pouvoirs extraordinaires accordés à celui qui se maîtrise par l’ascèse ?
Ce qu’il faut comprendre c’est que l’effet ne doit pas être recherché avant la fin ultime du yoga qui est la libération (Olivier Lacombe).
Le yogi se contient, certes, mais il accumule un potentiel vital considérable. Mais cela n’est pas la fin en soi, la fin en soi est la libération. Ce qui montre aussi que la libération est seulement possible pour celui qui développe et contrôle son élan vital, sa joie dirait Henri Bergson. Ainsi l’ascèse est à même de rendre le sujet capable de réaliser pleinement son pouvoir fécondant et de réaliser authentiquement sa sexualité, sa génitalité, au sens freudien du terme.
En fait le détachement nécessaire de l’ascèse est ce qui permet d’accéder pleinement à la capacité vraie, d’être, d’aimer et de féconder dans la Joie.