Quand l’homme féconde la femme, il recréé l’œuf du monde, c’est-à-dire la Totalité.
L’œuf du monde c’est la Totalité mère – enfant (Dyade).
Après la naissance l’enfant est séparé de la Totalité physiquement mais non psychiquement.
Mais la naissance est le premier signe de la grande séparation ou castration imaginaire.
L’enfant continue, tout seul, à constituer psychiquement l’œuf ou la Totalité.
Même si la fonction symbolique va continuer l’œuvre de la castration imaginaire, c’est-à-dire l’œuvre de la séparation.
C’est l’appel de la sexuation qui va véritablement permettre la sortie de l’œuf.
C’est la sexuation qui va imposer la sortie de la Totalité.
Et le symbole de la sortie de la Totalité est le Père qui reste et demeure la métaphore même de la séparation (tiers) mère – enfant.
Et dans la fente même, en cette séparation, en cette sortie de l’œuf, en cette fin de la Totalité, en cette fin du deux, pour l’enfant, se recréé l’un.
L’un se recréé, au niveau du champ humain par la dematerialisation.
L’arrachement à la Totalité matérielle, à la « chose » même, à « l’entité en acte » même, recréé de l’unité.
L’arrachement à la mater – matière concomitant de la sexuation et de la symbolisation (c’est-à-dire en la récupération informative) recréé de l’unification.
Et l’unification est Désir.
Et le Désir est fécondation, c’est-à-dire transmission d’un ordre informatif.
Pour la femme (sexuée – unifiée – désirante) comme pour l’homme.
Mais l’homme va féconder ce qui va devenir, pour un temps seulement, la Mère/Mater – Totalité.
L’homme restera celui qui est sexué – désirant – unifié.
La femme, par l’appel de la maternité, va devoir reconstituer la Totalité, la dyade, le double.
Elle va re-constituer le monde.