Le monothéisme se définit comme la croyance en un seul dieu ainsi que l’indique l’étymologie grecque ; μονος seul ou unique et θεός dieu.
Le monothéisme se retrouve particulièrement dans les religions dites du livre ; judaïsme, islam et christianisme. Religions qui se réfèrent également au dénominatif « abrahamique » en l’honneur de la figure mythique commune, Abraham, dont l’étymologie hébraïque est constituée de ab père et raham multitude (père de la multitude).
Classiquement on range dans la catégorie des religions monothéistes le zoroastrisme avec son dieu Ahura Mazda et le sikhisme avec sa conception d’un Dieu unique.
Le passage du polythéisme (πολύς plusieurs θεός dieu) au monothéisme va se faire probablement par une transition impliquant des divinités solaires comme notamment Apollon (dieu grec de la lumière et de la vérité) et le dieu égyptien Aton, mais aussi Zeus par certains aspects.
Ce passage va s’effectuer dans le contexte général d’un affaiblissement de l’influence des divinités féminines et d’une montée en puissance des déités masculines mettant les hommes au sommet de la hiérarchie sociale.
Cette transition a certainement été favorisée également par l’apparition de l’écriture, par la naissance de la métallurgie et des conséquences qui vont s’en suivre au plan de la guerre et de l’agriculture.
On pourrait évoquer également la question de la prescience du géocentrisme comme conception cosmologique caduque.
Avec l’avènement du monothéisme il va falloir dorénavant, pour qu’un office religieux puisse se dérouler, un certain nombre d’hommes. Le cas le plus typique est le minyan de la pratique juive qui impose un quorum de dix hommes adultes pour la lecture de certains textes liturgiques.
Et la création d’une synagogue rend impérative la présence d’un minyan régulier.
Il s’agit donc d’évoquer à ce point du discours la question de l’égrégore masculin qui va correspondre à une énergie psychique et émotionnelle partagée par un groupe humain.
Les sociétés de type patrilinéaires et monothéistes où des hommes sont placés au sommet de la hiérarchie religieuse (rabbins, prêtres, imams), vont déployer assurément, par l’entremise d’un dieu masculin et d’un égrégore masculin, les valeurs et les symboles du monde masculin.
Mais la distinction entre monothéisme et polythéisme n’est pas aussi tranchée et en y regardant de plus près il est évident que l’on peut discerner dans au moins trois grands courants polythéistes des éléments qui peuvent être assimilés à du monothéisme.
Aspects monothéistes de la religion de la Grèce antique.
Dans la Grèce antique la figure de Zeus montre un dieu ayant une place fondamentale de maître de l’univers qui sait tout et qui voit tout même s’il n’est ni omniscient ni omnipotent ni même créateur de l’univers.
Certains philosophes grecs, comme Homère et Hésiode, ont cependant insisté sur les qualités de Zeus qui en font un dieu s’ « approchant » de la détention des caractéristiques d’un dieu monothéiste suprême omnipotent et omniscient.
Un autre grand philosophe grec, Parménide, par sa conception de l’unicité de l’Être, s’est approché également considérablement du concept de dieu unique.
Mais nombre de philosophes grecs avec notamment Pythagore et ses lois mathématiques comprises comme soubassement d’une unité divine, Anaximandre et son Apeiron illimité – éternel – indéfini et transcendant, Héraclite et sa conception du Logos et du Feu comme principes primordiaux, Anaxagore et son Nous ou force créatrice – ordonnatrice, Xénophane et son Dieu unique, Empédocle et le conflit Amour – Haine et sa Sphère d’harmonie, Platon et sa conception d’une intelligence supérieure ou d’un monde intelligible ou monde des Idées ou Bien suprême, Aristote et sa métaphysique avec la conception centrale d’un Premier Moteur (principe unique et immuable) ou de l’Être, se rapprochent aussi sensiblement du modèle d’une divinité centrale, fondamentale, créatrice et donc « unique ».
Aspects monothéistes de la religion de l’Inde traditionnelle.
Tout d’abord nous retrouvons dans nombre textes védiques des divinités présentées comme uniques et suprêmes comme Prajapati mais surtout comme le dieu Brahman qui y apparait de façon récurrente comme la réalité ultime immanente et transcendante de l’univers (Upanishad).
Certains dieux comme Vishnou et Shiva sont clairement vénérés (vaishnavisme/shivaïsme) comme réalité suprême origine de l’univers.
Vishnou est identifié au Purusha suprême (âme de l’univers) et dans la Bhagavad Gîta, élément central du Mahabharata, il est, sous la forme de son avatar Krishna, défini comme être absolu ou âme universelle.
Shiva apparait lui aussi comme source ultime de l’univers même s’il se montre à la fois et créateur et destructeur de l’univers.
Mais au bout du compte les trois divinités essentielles constituant la Trimurti ; Brahman, Vishnou et Shiva, représentent bien le dieu suprême dans ses aspects de création maintien et destruction de l’univers.
Aspects monothéistes de la religion égyptienne ancienne.
Lors de la 18ème dynastie le pharaon Akhénaton sera initiateur d’une véritable réforme de type monothéiste à partir du culte solaire Rê qui était déjà d’une importance fondamentale.
Au terme de cette réforme le dieu Aton récupère le statut de dieu unique créateur de l’univers et avec lui les qualités d’une divinité monothéiste source de vie et de lumière.
Mais avec la mort d’Akhénaton l’ancien culte d’Amon sera rétabli et le culte d’Aton interdit.
La religion d’Aton a eu un retentissement extrêmement important dans la région et a influencé et « poussé » considérablement dans le sens du monothéisme.
D’ailleurs Freud dans L’homme Moïse et la religion monothéiste fait de Moïse un prêtre égyptien, prêtre d’Aton, véritable initiateur de la religion monothéiste du peuple juif.
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