Le stade phallique, étape essentielle du développement psychique, correspond à une position fantasmatique de toute-puissance, de pouvoir, de triomphe, de souveraineté, de transcendance, de lumière et de chance (fonction apotropaïque).

Elle est liée au plan mythologique à la notion d’axe du monde, de Centre, d’Omphalos, de Colonne faisant le juste lien, entre le Ciel et la Terre.

Et c’est cette colonne, parfaite, qui garantit l’assise sur laquelle repose la Vie.

Outre le lien entre Ciel et Terre le Phallus représente également, toujours au plan mythologique, la régénération, le renouvellement cyclique de la nature, puisqu’il est le membre viril en érection « emblème mythologique de la fécondité et de la puissance reproductrice de la Nature » (Le Robert).

Au plan psychogénétique cette position fantasmatique de toute-puissance résulte de la contemplation par l’enfant du pouvoir supposé de son père lorsqu’il est en capacité de comprendre que ce dernier « possède » sexuellement sa mère.

Cette compréhension le détrône, lui, de sa toute-puissance et le fait déchoir d’une position où il n’était lui-même que « phallus » de sa mère pour une autre dans laquelle il voit dorénavant son père, désormais son rival, comme le « phallus » de sa mère.

Ce décentrement douloureux narcissiquement, certes, est néanmoins essentiel, salutaire, au plan de son organisation psychique puisqu’il le déloge d’une fantasmatique duelle de fusion pour le propulser dans la triangulation et donc la reconnaissance du père en tant que tiers, en tant que « autre ».

Le stade phallique prégénital est concomitant du complexe de castration et de la position œdipienne et il va évoluer vers l’intégration, avec les autres composantes partielles (oral – anal – urétral), au stade génital.

Cette étape est essentielle pour nous dans la mesure où elle marque de façon magistrale, après la coupure du cordon ombilical, le moment fondamental de la sortie du fantasme fondamental de fusion.

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Écrits en rapport :

– Le phallus comme pivot de la sexualité humaine.

– « Phallus » et métaphore paternelle.

– Du sacrifice à la génitalité ou de la dimension phallique de l’existence.